Page 187 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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Cet écart peut s’expliquer par l’entraide familiale qui joue plus souvent dans les territoires ultramarins. De plus, le « souci d’image » sur un territoire insulaire et le manque d’information sur le traitement du surendettement par les particuliers peuvent entraver leur volonté de déposer un dossier.
8,3 % des dossiers traités en Guadeloupe ont été déclarés irrecevables1, contre 6,9 % dans les DOM et 5,2 % à l’échelle nationale. Ce taux d’irrecevabilité élevé s’explique essentiellement par le statut professionnel du débiteur ou par la présence de dettes professionnelles.
En Guadeloupe, la part de dossiers étudiés ayant abouti à la mise en place de « solutions pérennes » réglant définitivement la situation de surendettement croît de 6,8 points pour s’établir à 71,4 % des dossiers traités en 2022, contre 66,9 % pour l’ensemble des DOM et 74,6 % en France hexagonale. Par ailleurs, le taux de redépôt s’établit à 21,5 % en 2022, contre 20,8 % l’année précédente et 18,9 % en 2020.
5.2 LES CARACTÉRISTIQUES DE L’ENDETTEMENT
Une part significative des dettes financières
En 2022, l’endettement médian en Guadeloupe est de 21 769 €, soit un niveau plus élevé que celui relevé dans les autres DOM (18 266 €) et en France hexagonale (18 218 €). La dette globale des ménages guadeloupéens surendettés s’établit à 16,6 millions d’euros (-1,4 million d’euros). Comme les années antérieures, les dettes contractées auprès d’établissements de crédit ou de microcrédit2 constituent l’essentiel des dettes. Elles concentrent à elles seules 71,8 % de l’endettement global et des situations concernées3. Les dettes à la consommation en constituent la part la plus importante (46,9 %), suivies des dettes immobilières (22,5 %).
Le changement de structure des dettes financières observé en 2021 se poursuit : la part des dettes immobilières continue de baisser (-11,4 points) au profit de celle des dettes à la consommation (+5 points). Les ménages en sortie de crise sanitaire ont eu davantage tendance à consommer et à recourir aux crédits. Les dettes de charges courantes représentent 15,5 % de l’encours global en 2022 contre 16,5 % en 2021. Les « autres dettes » (12,7 %), dont la part croit sensiblement en 2022 (+7,9 points) regroupent les dettes juridiques, sociales, professionnelles et pénales.
Au niveau national, la dette globale des ménages surendettés (4,4 milliards d’euros) comprend des dettes financières à hauteur de 67,8 % (28,8 % de dettes immobilières et 37,4 %
1 L’irrecevabilité peut relever d’une absence de bonne foi, d’une absence de surendettement ou d’une inéligibilité. 2 Y compris les découverts et les dépassements.
3 Source : Banque de France.
Typologie des dettes dans l'endettement global
12,7%
15,5%
Dettes financières Dettes de charges courantes Autres dettes
Source : IEDOM
71,8%
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