Page 109 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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2022, des deux portiques hors service a permis de pallier la saturation en facilitant le transbordement et en ouvrant la possibilité d’accueillir de plus grands bateaux. L’investissement total de l’opération s’élève à 21 millions d’euros.
Les outre-mer se distinguent, au niveau régional, par leur connectivité maritime
Du fait de leur isolement géographique et de la taille réduite de leur marché intérieur, les économies ultramarines sont fortement dépendantes de leurs importations. Le développement des infrastructures portuaires afin d’accueillir des porte-conteneurs dont la taille ne cesse de s’accroître, et ainsi d’intégrer et de se maintenir sur les grandes lignes du transport maritime international, est donc un enjeu de premier plan pour ces géographies. En effet, une faible connexion implique un accès limité aux marchés régionaux et internationaux et peut aussi causer un renchérissement des coûts du transport du fait de la nécessité de transbordements et d’une faible concurrence sur certaines lignes.
La CNUCED a développé un indice composite de connectivité visant à mesurer le niveau d’intégration de chaque pays dans les réseaux internationaux du transport maritime de marchandises. Il se base sur plusieurs indicateurs dont : le nombre de lignes internationales faisant escale dans le pays, le nombre de marchés connectés en liaison directe ou encore la taille du plus grand porte-conteneurs opérant à partir de ce pays.
L’étude de l’indice de connectivité pour les géographies ultramarines et les économies de leur région respective apporte plusieurs enseignements :
- Tout d’abord on observe que les Outre-mer affichent dans l’ensemble des niveaux de connectivité relativement bas par rapport aux grands marchés internationaux. Une hétérogénéité apparaît, néanmoins, entre des géographies présentant des valeurs très faibles (COM du Pacifique, Mayotte et la Guyane) et d’autres se révélant relativement bien connectées comparativement à leur taille (La Réunion, Guadeloupe et Martinique).
- En comparaison régionale, les Outre-mer, loin de sous-performer, se distinguent. Dans la zone Caraïbe, la Martinique et la Guadeloupe affichent des valeurs certes inférieures aux grands ports régionaux (Jamaïque, République dominicaine, Bahamas), mais significativement plus élevées que celles des autres économies insulaires voisines. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, bien qu’affichant une connectivité très faible au niveau global, sont parmi les états insulaires du Pacifique les mieux connectés. Dans l’océan Indien, la Réunion se démarque avec un indice particulièrement élevé, qui s’est par ailleurs sensiblement renforcé après la décision de CMA CGM de faire de ce territoire son hub pour la zone en 2015.
- Enfin, l’analyse de cet indicateur à un niveau bilatéral renseigne à la fois sur le faible niveau d’intégration régionale, mais exprime aussi la singularité des économies ultramarines, qui affichent des niveaux de connectivité relativement élevés avec les grands marchés internationaux, notamment l’Europe pour l’ensemble des géographies, mais aussi les marchés nord-américains pour les Antilles, asiatiques pour la Réunion et les grandes économies du Pacifique pour la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Ces résultats illustrent la qualité des infrastructures des ports ultramarins, leur permettant d’être des escales pour de grandes lignes internationales, mais aussi le potentiel que peuvent jouer ces ports comme plateformes régionales pour les échanges intra régionaux.
Indice de de connectivité maritime des Outre-mer au T4 2022
30 25 20 15 10
5 0
Source : CNUCED
Grille de lecture : L’indice est en base 100 pour le pays ayant affiché la meilleure performance en 2006 (la Chine). Cela signifie que l'indice pour la Chine au T1 2006 est égal à 100 et que les indices de tous les pays et pour toutes les périodes ultérieures sont en rapport avec cette valeur. Au T4 2022, la valeur maximale de cet indice de connectivité est affichée par la Chine à 178.
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