Page 89 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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 Le contexte du réchauffement climatique et la croissance démographique accroissent la pression sur la gestion des ressources en eau. S’agissant d’un territoire insulaire comme La Réunion, ces contraintes sont d’autant plus fortes. L’Office de l’eau de La Réunion, un établissement public local rattaché au Département de La Réunion et chargé en particulier de l’étude et du suivi des ressources et usages de l’eau, répertorie 66 masses d’eau: 24 cours d’eau, 3 plans d’eau, 12 masses d’eau littorale dont 4 de type récifal et 27 masses d’eau souterraine. En 2020, 39 sont considérées comme en très bon et bon état. Si les précipitations annuelles représentent environ 7,6 milliards de mètres cubes, leur évolution montre une grande variabilité des cumuls d'une année à l'autre due notamment à l'aléa cyclonique. En sus, une baisse sensible des cumuls de précipitations dans le sud-ouest a été observée depuis 1961.
Par ailleurs, la répartition de la pluviométrie est inégale dans l’espace réunionnais : la région Est en bénéficie davantage que la région Ouest. À des fins de rééquilibrage géographique, un système de conduites d’eau baptisé « Irrigation du littoral ouest » (ILO) a été mis en service en 2016, reliant les versants est et ouest, et permettant de mieux satisfaire les besoins en eau des agriculteurs de l’ouest. Le projet MEREN (Mobilisation de Ressources en eau des micro-régions Est et Nord), piloté par le Département et financé à hauteur de 30 millions d’euros par l’État, vise à apporter 30 millions de m3 d’eau supplémentaires par an aux agriculteurs, industriels et habitants. Des galeries et de nouveaux réseaux seront construits, en plus des prises d’eau existantes du basculement. Les travaux doivent débuter en 2026.
2.2. DISTRIBUTION ET USAGE DE L’EAU POTABLE
Depuis le 1er janvier 2020, conformément à la loi NOTRe de 2015, les autorités compétentes en matière de prélèvement, de traitement et de distribution de la ressource en eau à La Réunion sont les cinq communautés d’agglomération de l’île : le TCO, la CIREST, la CIVIS, la CINOR et la CASUD. Ces collectivités transfèrent la gestion opérationnelle à cinq opérateurs privés (Runéo, Cise Réunion, SPL Sources et Eaux, Sudéau et Saur Derichebourg aqua) et une société d’économie mixte (SEMOP) dans le cadre d’une délégation de
service public.
Les prélèvements de ressources en eau se chiffrent à 219,7 millions de mètres cubes pour l’année 2020, tout usage confondu et hors hydroélectricité.
Parmi les usages, 69 % concerne l’eau potable, 24 % l’irrigation agricole, 5 % l’usage industriel et 2 % la réalimentation de la nappe de la Rivière des Galets. Ces prélèvements représentent 388 mètres cubes par abonné.
Les collectivités mobilisent leurs ressources en eau depuis le milieu naturel, soit par des captages d’eaux superficielles, soit par des forages d’exploitation des eaux souterraines. La majorité concerne l’exploitation des eaux superficielles. Les installations de potabilisation sont au nombre de 26 unités.
Le réseau de distribution s’étend quant à lui sur plus de 5 900 kilomètres. Le rendement moyen du réseau sur le territoire s’élève (c’est-à-dire la quantité d’eau prélevée qui est effectivement consommée) à 61,4 %, l’enjeu étant l’amélioration des niveaux de performance en réparant les fuites et minimisant les pertes sur le réseau. La loi Grenelle 2 et le décret du 27 janvier 2012 imposent aux Collectivités de respecter des performances minimales (rendement
 Répartition des prélèvements
5% 2% 24%
69%
Adduction eau potable
Irrigation
Industriel
Réalimentation (nappe Rivière des Galets)
sur la ressource
 Source: Office de l'eau Réunion, 2020
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