Page 94 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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3. LA PÊCHE 3.1 LA PÊCHE 3.1.1 Structure du secteur de la pêche1 L’ensemble des professionnels de la pêche sont adhérents au Comité régional des pêches et élevages marins (CRPMEM). Par ailleurs, la COOPÉMAR, coopérative maritime d’avitaillement, qui centralisait l’achat de matériels et de services pour ses 1 330 sociétaires, a été cédée à la société privée MaxiPêche le 5 juillet 2016. Une association de préfiguration de l’interprofession de la filière pêche et aquaculture de la Martinique (AFIPAM) a été constituée en 2014, avec pour objectif de créer une organisation professionnelle structurée. La Martinique compte 7 ports de pêche et 17 aménagements pour la pêche d’intérêt départemental (APID). La flottille est relativement vétuste (âge moyen : 18 ans) et les techniques de pêche essentiellement artisanales. Votée en 2017 par la Commission européenne, l’autorisation du financement par des aides d’État du renouvellement des flottes de pêche ne sera pas appliquées2. La Martinique compte, en 2021, 771 navires dont 200 inactifs, la quasi-totalité d’entre eux (546 navires, soit 70,8 %) étant seulement armée pour de la petite pêche3. Seuls 6 navires pratiquent la pêche côtière et 10 navires la pêche au large. Les principaux métiers pratiqués par les navires sont les nasses, les DCP (dispositifs de concentration de poissons4), la plongée en apnée, les filets maillants de fond, la pêche à Miquelon5, et les sennes. La pêche par DCP et nasses représente plus de la moitié des volumes pêchés. En 2020, 614 marins pêcheurs sont recensés, contre 692 en 2019 et 1 031 en 2016. La population des marins-pêcheurs est vieillissante. En 2019, l’âge médian est de 62 ans contre 53 ans en 2017. Plus de la moitié des pêcheurs a plus de 50 ans (59,0 %) et 5,5 % d’entre eux ont plus de 70 ans.      UNE PÊCHE CONTRAINTE La Martinique dispose d’importantes ressources halieutiques et d’une large variété d’espèces. Cependant, la production de produits de la mer reste limitée pour plusieurs raisons, parmi lesquelles une législation devenue plus contraignante qui s’inscrit dans la cadre de la politique commune de pêche (PCP) européenne. Pour une gestion plus durable des ressources, des quotas de pêche ont été mis en place. De même, afin de préserver la sécurité des marins-pêcheurs, des règles sanitaires et des normes de sécurité des embarcations ont été instaurées. Par ailleurs, à la suite de la publication de l'arrêté préfectoral du 30 novembre 2012, et en raison des risques sanitaires liés au chlordécone, les zones interdites de pêche sont passées de 3 à 6. Enfin, la pêche est réglementée pour certaines espèces, notamment les oursins blancs, les langoustes et les lambis.  3.1.2 Légère augmentation des tonnages pêchés en 2021 Les chiffres sur la production martiniquaise de poissons reposent sur des données déclaratives et doivent donc être interprétés avec prudence. Les experts reconnaissent en effet 1 Des informations complémentaires sont disponibles dans la note Éclairage n°431 de l’IEDOM, « L’économie bleue à la Martinique. Des ressources et des capacités à valoriser », disponible sur le site internet de l’agence : https://www.iedom.fr/IMG/pdf/ne431_eclairage_economie_de_la_mer__martinique_060217.pdf 2 La Commission européenne demande à la France de publier des statistiques détaillées sur le marché de la pêche. 3 Petite pêche : absence du port inférieure ou égale à 24 heures. Pêche côtière : absence du port comprise entre 24 et 96 heures. Pêche au large : absence supérieure à 96 heures. 4 Les DCP sont des matériels flottants construits en plusieurs points de l'île pour attirer la faune pélagique (thons, daurades, marlins, thazard, etc.) qui se concentre alors autour d’eux (fonction de leurre). 5 Pêche à la ligne de traine à proximité de débris organiques flottants à la dérive.    94 


































































































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