Page 90 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte

1.3.3 Des projets porteurs
Afin d’appuyer le développement agricole de Mayotte, l’UCOOPAM pilote la création d’un pôle de compétences agricoles à Tsingoni. Ce projet de grande envergure devrait contribuer à accroître les surfaces dédiées aux métiers de l’approvisionnement, la collecte, la transformation et la vente. Le projet prévoit un bâtiment de stockage, des véhicules (frigorifique et utilitaires), un point de vente (des produits au détails et d’outillage et matières première pour les agriculteurs). L’objectif est d’offrir à tous les agriculteurs professionnels la possibilité de pouvoir commercialiser leurs produits en ayant accès à des infrastructures modernes et adaptées (espace de stockage, pépinière - jardinage, espace vente de détail, etc.). À moyen-long terme, l’UCOOPAM ambitionne d’accueillir de nouveaux producteurs et d’augmenter les volumes collectés auprès des producteurs dans de bonnes conditions. Il s’agit du premier projet de construction d’envergure initié et porté par des agriculteurs à Mayotte. Le budget, prévu autour de 5 millions d’euros, sera financé à 90 % par l’aide publique dont une large majorité provenant du FEADER, le prêt relai étant soutenu par l’AFD.
Le développement de l’agriculture biologique à Mayotte est un enjeu aussi bien de sécurité alimentaire que de protection de la biodiversité. En 2022, il existait 23 agriculteur mahorais certifiés « agriculture biologique » (soit 0.004%), contre 12 % en métropole. Le projet de structuration de la filière biologique se concentre autour d’un accompagnement personnel des agriculteurs. Un accueil permanent est proposé au Lycée de Coconi, les professionnels sont alors aidés sur le volet administratif, financier et technique. 45 Agriculteurs sont actuellement accompagnés et l’objectif est fixé à 40 agriculteurs biologiques en 2023. Des terres sont alloués à ce projet notamment 19 hectares à Bandrélé en coopération avec l’EPFAM.
Pour lutter contre les problèmes de foncier, le syndicat des jeunes agriculteurs travaille en partenariat avec l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) à la mise en place d’un Répertoire départ installation (RDI). Cet outil vise à favoriser la transmission des exploitations agricoles en mettant en relation les agriculteurs cédants et les candidats à l’installation.
1.4 LES PROGRAMMES DE FINANCEMENT AGRICOLES ET LES DISPOSITIFS DE SOUTIEN
Les dispositifs nationaux de soutien aux activités agricoles et agroalimentaires déployés sur le territoire, jusqu’à ce que Mayotte devienne une Région ultrapériphérique (RUP), ont été nombreux. Il s’agissait surtout de soutien à l'organisation économique des filières agricoles, d’aides à la modernisation des exploitations agricoles, à la valorisation des produits agricoles mahorais ainsi qu’à l'installation de jeunes agriculteurs.
Depuis le 1er janvier 2014, plusieurs dispositifs communautaires se sont substitués à ces mesures :
- Le Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (POSEI). Estimé à 7,5 millions d’euros par an pour Mayotte, le POSEI prévoit des aides à la structuration des filières, à la production, à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles ;
- l’Indemnité compensatrice de handicaps naturels (ICHN). Ce volet du FEADER est actif depuis 2015. 2 002 dossiers ont été déposés en 2022, 1928 ont été primés pour une dotation totale de 683 000€.
- Le Régime spécifique d’approvisionnement (RSA). Ce dispositif complémentaire du POSEI permet de réduire le coût d’acheminement de denrées alimentaires de première nécessité soit par l’exonération des droits de douane soit en les subventionnant. Un montant de 958 000 euros a été versé en 2022 au titre de ce régime pour un total de 36 bénéficiaires.
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