Page 88 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
P. 88
pérenne. Selon la DAAF13, un tiers de la production vivrière se perd, dont 70 % sont la conséquence de vols réguliers.
1.3 À LA RECHERCHE D’UN MODELE DE DEVELOPPEMENT
En dépit de ces difficultés structurelles, le secteur agricole présente un réel potentiel de développement sur l’île en raison de consommateurs demandeurs de produits locaux. De nombreux projets émergent sous l’impulsion d’acteurs variés, privés et pouvoirs publics, qui cherchent à relever les défis du foncier, de la professionnalisation et de la structuration.
Les filières se renouvellent par ailleurs en s’appuyant sur leur valeur patrimoniale et leur intérêt touristique. Les producteurs-transformateurs veulent investir ces niches de marché et s’ouvrent aux activités d’agrotourisme (visite d’exploitations, ateliers de beauté mahoraise etc.). Ils bénéficient d’un appui politique qui se traduit par des mesures d’aides directes financières et des accompagnements techniques.
En décembre 2020, un Pôle d’Excellence Rural (PER) a été inauguré à Coconi pour aider à la structuration et au développement de la filière ylang, vanille et plantes à parfum, de façon générale. Le site recense un centre de distillation, un laboratoire d’analyse et une zone de promotion.
L’Association Saveurs et Senteurs de Mayotte (ASSM) porte le projet de relance et de valorisation des différentes filières de produits transformés, en particulier la vanille. Créé en 2011, ce collectif d’agriculteurs-transformateurs fédère aujourd’hui une dizaine de structures adhérentes et ambitionne de collecter et transformer plus d'une tonne de vanille verte d’ici quatre à cinq ans. L’association souhaite également renforcer les prestations d'agrotourisme avec l'installation de parcelles démonstratives, et projette la création d’une Maison de la vanille à Mayotte.
En 2019, une filière café-cacao émerge sous l’impulsion de deux acteurs : Le Banga au Chocolat, SARL de transformation, et l’association Café Cacao Maoré qui regroupe 11 exploitations et jardins mahorais. En cofinancement avec l’État, le FEADER et le Conseil départemental de Mayotte, ils investissent à hauteur de 260 000 euros dans un atelier de transformation. Le magasin à Combani géré par l’UCOOPAM sert également à mettre en valeur ces productions de rentes.
1.3.1 La formation agricole s’ouvre à l’enseignement secondaire
En matière de formation, l’enseignement agricole sur le territoire se décompose en trois parcours distincts :
La formation initiale scolaire assurée par le lycée agricole de Coconi et les Maisons familiales
rurales de Chirongui, de Doujani et M’Tsamboro. Elle peut déboucher sur un Certificat d’aptitude professionnel agricole (CAPA), qui s’acquiert après deux années d’études, puis s'achever par l’obtention d’un baccalauréat professionnel (Bac Pro). En 2019, le lycée agricole de Coconi a accueilli 453 étudiants, dont 170 en bac pro, 108 en CAPA, 53 au collège mais aussi 27 élèves en seconde générale et technique et 46 élèves en bac technologique STAV. Le taux de réussite aux examens en bac pro passe à 88 % en 2022 contre 81 % en 2019. Le lycée a lancé les travaux d’agrandissement et la construction d’un internat dont la livraison est prévue en juin 2024.
La formation professionnelle continue pour les adultes en activité ou demandeurs d’emploi est dispensée par le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Mayotte
13 Source : « Conjoncture et évolution des prix des produits agricoles », Enquête de la DAAF, mars 2016.
86