Page 70 - Rapport annuel économique 2023 - Saint-Barthélemy
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 Section 7
Le bâtiment et les travaux publics
LE SECTEUR DU BTP CONFIRME SON DYNAMISME
Le secteur du BTP à Saint-Barthélemy reste bien orienté en 2022. En effet, après avoir résisté aux effets de la crise sanitaire en 2020 grâce à une commande publique dynamique, l’activité du secteur se maintient en 2022 malgré une baisse des ventes de ciment (-12,6 % sur un an), une première depuis 2018 (année de reconstruction consécutive à l’ouragan IRMA). Cependant, entre 2018 et 2022, la consommation de ciment a tout de même augmenté de 14 % sur la période.
L’évolution des crédits immobiliers confirme également le dynamisme du secteur : ils augmentent de 4,6 % par rapport à 2021, tirés par les investissements immobiliers des entreprises notamment.
1. APERÇU STRUCTUREL
En 2022, le BTP représente 19,5 % des effectifs salariés de Saint-Barthélemy1. Les secteurs de l’immobilier et de la construction concentrent 67,6 % du total des encours de crédits aux entreprises fin 2021, faisant du BTP le secteur le plus important de l’île en termes de concours octroyés aux entreprises2.
Le secteur a pris de l’importance dans l’économie de l’île avec l’essor du marché immobilier au début des années 2000. Soutenu par une demande domestique forte, l’immobilier à Saint- Barthélemy a également su attirer des investisseurs internationaux.
En 2017, l’île est marquée par le passage d’Irma, particulièrement dévastateur. La Fédération française des assurances (FFA) estime que cet ouragan a causé 835 millions d’euros de dégâts à Saint-Barthélemy. 8 400 sinistres ont été déclarés dont 3 900 maisons, auxquelles s’ajoutent les quelques 774 entreprises qui ont déclaré un sinistre. La reconstruction de l’île a toutefois permis de dynamiser l’activité du secteur du BTP.
En parallèle, l’afflux de main-d’œuvre pour la reconstruction de l’île, entraîne aujourd’hui des tensions très fortes sur le marché immobilier. L’une des principales difficultés auxquelles l’île est confrontée réside dans les niveaux des loyers (la location d’une simple chambre dans une maison peut dépasser les 2 000 € par mois) ou d’acquisition d’un bien (les prix d’achat au mètre carré peuvent dépasser les 15 000 € et continuent d’augmenter), devenus hors de portée d’une grande partie de la population. Ainsi, les saisonniers dans l’hôtellerie/restauration ou encore les professionnels du secteur non marchand (professionnels de santé, enseignants...) sont de moins en moins incités à s’installer sur l’île pour ce motif. Cette situation est d’ailleurs à l’origine de tensions sociales à Saint-Barthélemy et les employeurs, notamment dans l’hôtellerie et la restauration, sont souvent contraints de fournir un logement –parfois sommaire- à leurs salariés ou saisonniers.
L’île ne disposant que de très peu de matières premières pour la construction, celle-ci est caractérisée par une forte dépendance aux importations du secteur. Par ailleurs, le manque de places de stationnement les conteneurs ainsi que d’espace pour la manutention des marchandises
1 Source : Mutualité Sociale Agricole Poitou.
2 Service central des risques (SCR) Banque de France.
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