Page 62 - Rapport annuel économique - Saint-Martin
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Par ailleurs, le secteur agricole bénéficie d’un outil structurant pour la filière élevage (l’abattoir de Saint-Martin). Mais également d’un plan stratégique national (PSN) qui sera assuré par l’État, avec une enveloppe de 3 millions d’euros pour 2023-2027. Elle permettra de soutenir les investissements chez les producteurs et dans les entreprises, mais aussi d’accompagner les missions de conseils et de formation du monde agricole.
LES ENJEUX ET PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE À SAINT-MARTIN
Afin de répondre aux enjeux alimentaires, environnementaux et territoriaux qui attendent l’agriculture dans les prochaines années, la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche (art. 51) et le décret n°2011- 531 du 16 mai 2011 ont introduit le Plan régional de l’agriculture durable. Véritable feuille de route de l’État et de la Collectivité sur les questions agricoles, ce plan sert également de base de travail pour la préparation du prochain programme européen FEADER 2023-2027.
Le Plan territorial de l’agriculture durable de Saint-Martin, issu d’une réflexion collégiale avec les membres du Comité d’Orientation Stratégique et de Développement Agricole (COSDA), a été arrêté le 18 octobre 2021. Créé en 2018, le COSDA représente le lieu unique de discussion, de consultation et de décision avec l’ensemble des professionnels et des acteurs impliqués dans le secteur agricole. La dynamique lancée vise à redéployer les productions agricoles locales dans le respect du développement durable et en réponse aux
attentes sociétales1. Des enjeux prioritaires ont été identifiés, parmi lesquels :
- Accroître les capacités de production et la productivité des exploitations ;
- Développer les pratiques vertueuses en matière de production et de commercialisation ;
- Accompagner et former les agriculteurs vers le renforcement de leur professionnalisation et le
développement des compétences techniques ;
- Structurer les filières de transformation pour permettre l’accroissement de la valeur ajoutée de la production
agricole saint-martinoise ;
- Accroître l’autonomie alimentaire du territoire de Saint-Martin pour limiter des importations au coût carbone
élevé ;
- Poursuivre la construction d’un cadre d’accompagnement incitatif pour faciliter l’installation de jeunes
agriculteurs ;
- Agir sur les leviers facilitant l’accès au foncier agricole ;
- Adapter l’agriculture saint-martinoise aux conséquences du changement climatique auxquelles le territoire
est particulièrement exposé ;
- Adapter les pratiques agricoles de Saint-Martin à la rareté de la ressource en eau sur le territoire ;
- Encourager la diversification des activités non-agricoles, notamment l’agro-tourisme par le développement
et la diversification de l’offre en activités équestres.
Plusieurs projets phares de ce plan sont déjà bien en œuvre. Parmi eux, deux sont portés par la SICASMART, structure collective regroupant les éleveurs :
- la mise en place d’un centre collectif de conditionnement des œufs, afin de répondre à la forte consommation des Saint-Martinois ;
- la production de fourrage local avec les premières fauches d’herbe.
L’État soutient également le renforcement des missions d’accueil et d’information pour les agriculteurs, via la Chambre Consulaire Interprofessionnelle de Saint-Martin (CCISM). À ce titre, une convention entre la CCISM, la Collectivité et la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe a été signée en février 2021 pour le déploiement d’une mission d’Établissement Départemental d’Élevage (EDE) à Saint-Martin. Il s’agit d’assurer l’identification permanente et généralisée des animaux. Par ailleurs, en juillet 2021, la CCISM a également signé une convention avec la Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de la Guadeloupe, afin de mettre en place un Point d’Accueil et d’Installation (PAI) à la CCISM pour tous les porteurs de projets en agriculture.
1 Source : Rapport d’activité 2021 – ODEADOM.
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