En 2023, les délais de paiement interentreprises dans les DCOM sont globalement stables, s’établissant à 42 jours de chiffre d’affaires pour les délais clients et 48 jours d’achats pour les délais fournisseurs. Ils demeurent ainsi supérieurs à ceux observés au niveau national avec un écart de 12 jours et 11 jours supplémentaires respectivement. En conséquence, le besoin de trésorerie issu des délais de paiement est de 13 jours de chiffre d’affaires, soit 5 jours de plus qu’en France entière.
Si en moyenne les délais de paiement se situent en-dessous du seuil légal de 60 jours, 27 % des entreprises ultramarines subissent toujours des retards de paiement. La trésorerie nette susceptible de leur être mise à disposition si aucun retard de paiement n’était constaté s’élèverait à 713 millions d’euros.
Au niveau sectoriel, les délais clients dépassent toujours le seuil légal de 60 jours dans la construction et le soutien aux entreprises. En 2023, on observe néanmoins une réduction du délai de paiement des clients dans la construction (-2 jours) pour s’établir à 62 jours. Dans le secteur du soutien aux entreprises en revanche, le délai de paiement clients s’allonge (+2 jours pour atteindre 68 jours), tandis que les paiements fournisseurs sont plus rapides (-2 jours, à 50 jours d’achats), augmentant ainsi le poids du crédit interentreprises.
Par taille d’entreprise, les délais de paiement sont plus faibles et demeurent stables pour les TPE qui représentent la grande majorité des entreprises étudiées. Au niveau des PME, le délai client passe de nouveau en-dessous du seuil légal à 59 jours (-1 jour), mais le délai fournisseur augmente à 68 jours (+1 jour) et reste supérieur au délai légal. À l’inverse, les ETI règlent leurs fournisseurs avec un retard supplémentaire de 3 jours à 77 jours d’achats. Si les ETI ne représentent qu’une minorité des entreprises ultramarines, les montants concernés sont néanmoins significatifs et leurs difficultés sont susceptibles de se diffuser à une large part du tissu économique.
Les évolutions sont plus contrastées selon les territoires. À Mayotte, les délais clients augmentent de 3 jours à 59 jours tandis que les délais fournisseurs progressent de 5 jours à 61 jours. Les entreprises mahoraises deviennent ainsi les seules à régler leurs fournisseurs au-dessus du seuil légal. Les délais de paiement restent également particulièrement élevés en Guyane : 53 jours (délais clients) et 52 jours (délais fournisseurs). Ils continuent toutefois de diminuer (-1 jour de chiffre d’affaires et d’achats) pour la troisième année consécutive. Les entreprises guadeloupéennes sont quant à elles les seules à voir le poids de leur crédit interentreprises se réduire (-2 jours) en raison de la baisse des délais clients (-2 jours à 41 jours) combinée à la hausse des délais fournisseurs (+1 jour à 48 jours). À l’inverse, le solde commercial s’accroit pour les entreprises martiniquaises (+3 jours) en lien avec la hausse des délais clients (+3 jours à 42 jours) alors que les délais fournisseurs restent stables (49 jours). Enfin, à La Réunion, les entreprises sont réglées à 39 jours (-1 jour) et payent leurs fournisseurs à 46 jours, soit les délais les plus proches du niveau national.
Le délai de paiement moyen de l’État dans les DROM se réduit de 2,3 jours pour s’établir à 19,6 jours en 2024. Au niveau de la commande publique (57 % du total des dépenses), les résultats sont également en amélioration avec un délai à 19,4 jours (-3,8 jours).
Dans le secteur public local, le délai de paiement s’améliore également pour atteindre 39,2 jours en 2024 (-3,2 jours). Il reste toutefois supérieur au délai global de paiement réglementaire maximal de 30 jours mais également à la moyenne hexagonale (19,3 jours). Tous les DROM ont vu leur délai de paiement s’améliorer à l’exception de Mayotte, une large part de cette dégradation pouvant être imputable au passage du cyclone Chido en fin d’année 2024.
Les établissements publics de santé présentent quant à eux un délai de paiement moyen de 121,5 jours, en hausse de 10,1 jours par rapport à 2023. Leur délai de paiement est ainsi deux fois supérieur à celui prévalent en Hexagone (62,3 jours) et au délai réglementaire maximal de 50 jours.
En 2024, les contrôles des délais de paiement effectués par la DGCCRF ont porté sur 25 établissements ultramarins. Les dépassements de délais de paiement légaux ont donné lieu à quatre avertissements pour les cas de dépassements non significatifs et neuf procès-verbaux de manquement. Les procédures de sanction administrative ont mené à des amendes pour un total de 755 000 euros.