Atterrissage en douceur de l’économie en 2023
En 2023, en dépit d’une inflation toujours prégnante, mais en voie de décélération et de la poursuite de l’augmentation des taux d’intérêt, l’économie atterrit en douceur, malgré des signes de fragilisation.
Ainsi, l’indicateur du climat des affaires se maintient au-dessus de sa moyenne de longue période. Malgré la hausse des taux, l’investissement des entreprises est resté dynamique. Le marché du travail est toujours bien orienté. L’inflation moyenne a baissé, même si elle a continué de peser sur la consommation des ménages qui ne semble plus progresser en volume. Reflet de cette stagnation de la consommation, le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon de l’enquête de conjoncture progresse moins vite que l’inflation.
Pour autant, des points de vigilance demeurent. Le niveau de trésorerie des entreprises est à surveiller dans un contexte de remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) et de reprise des recouvrements par la CGSS. Les défaillances d’entreprises sont en hausse (+52 % sur un an, +153 entreprises) et les créations d’entreprises marquent le pas (-14 %, hors SNC).
Le secteur du tourisme connaît une année favorable. À l’inverse, les entreprises du secteur agricole ont souffert de conditions d’exploitation difficiles (épisodes de sécheresse, tempête BRET), ce qui ne leur permet ni de reconstituer leur trésorerie ni d’investir.
Le secteur bancaire enregistre également un ralentissement, en lien notamment avec le renchérissement du coût du crédit. La demande de crédits à l’habitat des ménages a sensiblement baissé, sans pour autant marquer un ralentissement brutal. Les actifs financiers détenus en banque par les entreprises ont reculé, pendant que ceux des ménages ont continué de croître, bien qu’à un rythme plus modéré qu’au cours des dernières années. Les placements de court terme, tant l’épargne liquide (livrets réglementés), que non liquide (en particulier les dépôts à terme) bénéficient toujours d’un arbitrage favorable.
Ce document dresse un bilan de la situation économique en Martinique en 2022 et revient sur les évolutions structurelles survenues au cours de la dernière décennie.
Le premier constat qui en ressort est que la population décroît et vieillit. Au 1er janvier 2022, la population martiniquaise est estimée à 352 205 habitants, le nombre d’habitants ayant diminué au rythme moyen de 1,0 % par an sur la dernière décennie. Ces évolutions démographiques ont un impact direct sur le marché du travail, qui se caractérise par un niveau de chômage structurellement élevé (mais en baisse) et par une population active qui décline. Ces dernières années ont également été marquées par une forte inflation qui résulte de la reprise économique post-Covid puis de l’invasion russe en Ukraine. Ce double choc inflationniste a eu pour conséquence de mettre fin à la politique monétaire accommodante de la BCE, décision qui s’est traduite au niveau local par une hausse de 43 points de base sur un an pour les crédits immobiliers en Martinique.
Un autre fait saillant concernant l’économie martiniquaise est la prédominance du secteur tertiaire. Il représentait 87 % de la richesse produite en 2021, contre 2,2 % pour le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche et 3,8 % pour le secteur du BTP. Bien que contrarié en 2020 – 2021 par les restrictions sanitaires, le secteur du tourisme participe aussi à la dynamique économique de l’île.
Après une année de reprise, l’économie martiniquaise maintient son cap en 2022. L’indicateur du climat des affaires atteint son plus haut niveau depuis 2007 à 108,6 points en moyenne. Malgré les contraintes du début d’année, le 1er trimestre à été très dynamique dans la poursuite du rattrapage post-Covid. Cette dynamique de reprise a ensuite connu une inflexion, l’activité a continué à progresser, mais à un rythme moins élevé. Le contexte inflationniste (4,2 % en moyenne annuelle) a contribué au niveau élevé de l’ICA tout à long de l’année, même si la progression des prix de vente semble avoir atteint un point d’inflexion au dernier trimestre. L’activité a fait mieux que résister, soutenue par une demande très dynamique. Reflet de cette conjoncture économique favorable, le marché du travail, de l’emploi, ou encore les intentions d’investir sont très bien orientés. Les secteurs d’activité évoluent toujours en ordre dispersé. Le secteur tertiaire a bénéficié du dynamisme de la consommation. Le BTP a connu une année délicate dans un contexte d’activité atone. Enfin, le secteur touristique connaît une année de reprise après deux années de restrictions qui avaient fortement affecté son activité. l’activité bancaire a été soutenue au cours de l’année.
En 2021, la croissance redémarre en Martinique. L’indicateur du climat des affaires se hisse dès le premier semestre au-dessus du seuil d’expansion de l’activité. Le chiffre d’affaires du secteur marchand rejoint son niveau de 2019. Le taux de chômage atteint son plus bas historique au 4e trimestre (hors confinement de mars 2020).
Toutefois, ce redémarrage s’effectue en ordre dispersé. La recrudescence de la circulation du coronavirus et des cas de décès lors de la 4e vague affaiblit la dynamique économique au second semestre. Contrairement aux autres secteurs, l’hôtellerie, la restauration et l’animation ne voient pas leur situation s’améliorer. Par ailleurs, l’activité est encore largement soutenue par les mesures d’urgence (comme l’activité partielle, le prêt garanti par l’État) et de stimulus (comme le plan France relance). Dans ce contexte, le rebond des prix de l’énergie importée, de la hausse des cours mondiaux d’hydrocarbures et le renchérissement du fret de marchandises pèsent sur le rétablissement de l’activité et contribuent en fin d’année à réactiver les revendications sociales.
Comme le roseau de la fable de La Fontaine, l’économie martiniquaise a plié bas en 2020 sous l’impact de la crise sanitaire. Au plus fort de la crise, qui coïncide avec le premier confinement, la baisse d’activité atteindrait -20 % et prélèverait au moins 3 points au produit intérieur brut de la région. Les fermetures des commerces et la limitation des déplacements ont significativement affecté la consommation des ménages. Dans ce contexte, l’indicateur du climat des affaires (ICA) connaît sa plus forte (...)
Cette note vise à présenter les caractéristiques de l’économie martiniquaise. Elle décrit son histoire, son organisation institutionnelle et dresse un panorama des principaux indicateurs macroéconomiques, sectoriels et bancaires.
Par exemple, un état des lieux de la démographie du territoire permet de mettre en évidence la baisse et la diminution de la population.
De même, l’analyse des chiffres du chômage et des secteurs d’activité décrit une amélioration de la situation depuis 5 ans d’une part et une (...)