La lettre de l'Institut d'émission
Janvier 2023

 

 La voix des Banques centrales

Communiqué de presse de la BCE - La Croatie adopte l’euro

Ce jour, l’euro est entré en circulation en Croatie, ce qui porte à vingt le nombre d’États membres de l’Union européenne (UE) utilisant la monnaie unique européenne. « Je souhaite la bienvenue à la Croatie dans la famille de l’euro et à la table du Conseil des gouverneurs de la BCE à Francfort », a déclaré Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Interview de Marie-Anne Poussin-Delmas, directeur général des Instituts d’Emission d’outre-mer

En 2022, l’inflation est importante en outre-mer mais globalement moins marquée qu’au niveau national. Dans cette interview, Marie-Anne Poussin-Delmas, revient sur l’inflation, mais aussi le BQP, la politique monétaire et la vie chère en outre-mer. 

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Une bonne orientation du climat des affaires ultramarin au 3e trimestre

L’IEDOM et l’IEOM publient une note sur le climat des affaires en Outre-mer au troisième trimestre 2022. Basée sur les enquêtes réalisées localement auprès de chefs d’entreprise, cette analyse nous révèle une conjoncture favorable sur chacun des territoires malgré le contexte inflationniste. Les indicateurs du climat des affaires (ICA) sont supérieurs d’une dizaine de points à leur moyenne de long terme dans les différents territoires ultramarins à l’exception de la Guyane.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Note sur les moyens de paiement en Guyane : un choc temporaire de la crise sanitaire sur un territoire fortement influencé par ses spécificités

La Guyane se caractérise par une préférence pour les paiements en espèces. En moyenne, un Guyanais détiendrait 16 800 € de billets (3 800 € pour un Martiniquais). Ce montant élevé est toutefois à relativiser dans la mesure il découle de plusieurs facteurs :

-  la fragilité économique d’une partie de la population et sa faible bancarisation qui explique le faible recours au paiement par carte bancaire ;
-  une économie informelle développée, qui comprend les activités productives illégales et non déclarées, et dont les transactions se font majoritairement en espèces ;
-  un positionnement géographique qui favorise la fuite des espèces à l’étranger, du fait de l’attractivité de l’euro, qui demeure une monnaie forte et stable comparée à celles des voisins surinamais et brésilien.

Dans ce contexte, la crise de Covid-19 a eu un impact fort mais temporaire sur l’usage des moyens de paiement. Une baisse d’environ 10 % a été observée de mars à septembre 2020 sur l’usage des cartes bancaires, mais également des espèces. Un retour à la normale a cependant été observé dès fin 2020 pour les cartes bancaires alors que pour espèces, la situation s’est normalisée en 2022.

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 Actualités économiques locales

La chambre régionale des comptes dresse un bilan positif de l’état des finances de Cayenne

Le redressement financier de la ville de Cayenne a été souligné par la Chambre régionale des comptes dans le rapport qui a suivi une séance du 22 novembre 2022. Tout en rappelant que les charges de gestion n’étaient pas clairement maîtrisées, les efforts fournis ont permis de résorber le déficit de la collectivité. En effet, si la commune enregistrait un déficit de 25,4 M€ en 2017, elle affiche en 2021 un résultat global de clôture de 8,5 M€.

Selon le plan de redressement mis en place, le délai de retour à l’équilibre budgétaire s’étendait jusqu’au 31 décembre 2024. Au vu du niveau élevé des recettes de la collectivité, la poursuite du plan de redressement n’est plus nécessaire. Les raisons du dynamisme des recettes de fonctionnement sont majoritairement ponctuelles : le transfert des revenus de l’octroi de mer perçu par la CTG joue un rôle déterminant dans la bonne santé fiscale de la commune (représentant 6,3 M€ par an, soit 23 % du total). En outre, l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État a également permis à Cayenne d’améliorer l’état de ses finances. Les dépenses de fonctionnement ont quant à elles augmenté moins rapidement que les recettes sur l’année 2021 (tendance générale aux communes guyanaises).

Malgré ces bons résultats, la Chambre émet quelques réserves, notamment au sujet des charges de personnel, qui dépassent de 3,2 M€ l’objectif fixé. La revalorisation du point d’indice contribue à l’augmentation des charges de personnel constatée (+4,3 % en 2022).La Chambre a également jugé que le plan de titularisation de plus de 200 agents de catégorie C représentait une charge lourde non obligatoire pour la collectivité.

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Les prix des carburants baissent au 1er janvier malgré la fin des aides publiques

Au 1er janvier 2023, le prix de l’essence est de 1,73 €/l (soit une baisse de 10 centimes sur un mois) et le prix du gazole est de 1,85 €/l (soit une diminution mensuelle de 11 centimes). Le prix de la bouteille de gaz de pétrole liquéfié de 12,5 kg est de 21,44 € (soit une baisse de 1,13 €).

La remise forfaitaire de l’État, mise en œuvre pour lutter contre l’augmentation des prix des produits pétroliers due à la guerre russe en Ulkraine, a pris fin le 31 décembre 2022. De même, la baisse de la taxe spéciale sur les carburants décidée par la CTG n’est plus valable depuis ce début d’année 2023.

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Les retraités guyanais, une population plus fragile que dans l’Hexagone

Le projet de réforme des retraites, présenté en ce mois de janvier 2023 au parlement, concernera l’Hexagone comme les DROM, où les retraités ont une situation économique plus fragile.

La Guyane étant composée d’une population jeune, les retraités représentent moins de 5 % des ménages. Cependant, les Guyanais partent généralement plus tard à la retraite qu’en France métropolitaine : l’âge moyen de départ à la retraite est de 65 ans contre 62,7 dans l’Hexagone. Le besoin de bénéficier d’une retraite à taux plein s’explique par des parcours professionnels plus discontinus en Guyane, marqués notamment par des emplois informels ne leur permettant pas de cotiser. En outre, les emplois occupés sont en moyenne moins qualifiés et en conséquence, les pensions de retraite sont moins élevées. En moyenne, les pensions mensuelles perçues dans l’ensemble des DROM sont inférieures de 10 % à 17 % à celles de l’Hexagone.

Cette plus grande fragilité économique en Guyane se manifeste par des formes de pauvreté plus sévères pour les séniors : 15 % des retraités sont en situation de grande pauvreté en 2018 selon l’Insee contre une moyenne de seulement 1 % en Hexagone. La grande pauvreté se définit par un niveau de vie inférieur à 50 % du niveau médian français, cumulé à au moins 7 formes de privations matérielles et sociales.

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Orpaillage illégal : le bilan d’une opération majeure de HARPIE

Une mission majeure de lutte contre l’orpaillage illégal a été menée fin 2022 dans l’Ouest guyanais. Le bilan de sept semaines de mobilisation s’évalue à 4 M€ de préjudice financier pour les orpailleurs. Plus de 500 soldats ont été déployés afin de démanteler les sites aurifères illégaux, conjuguant des moyens terrestres, aériens, maritimes et fluviaux.

Une première étape a consisté à cloisonner la façade du fleuve Maroni et du littoral, pour permettre une infiltration dans les sites d’orpailleurs. La seconde phase a consisté à démanteler les sites visés de la façade nord-ouest. Au total, plus de 900 carbets ont été démantelés tandis que 140 moteurs, 37 quads, 15 pirogues, 6 concasseurs, 90 groupes électrogènes, 30 000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, 3 kg de mercure, 750 grammes d’or et 50 tonnes de matériel divers ont été saisis.

Le succès de cette opération tient également du fait de « l’effet d’inflation » qu’elle a engendré. Les flux logistiques ayant été taris et les sites prioritaires de l’Ouest neutralisés, les coûts d’acheminement ont augmenté. En conséquence, l’exploitation s’avère moins rentable pour les orpailleurs.

Activité économique clandestine majeure sur le territoire, l’orpaillage illégal a des effets dévastateurs pour l’environnement, notamment sur le bassin du Maroni. Le Conseil scientifique du Parc amazonien de Guyane signale ainsi un niveau de pollution extrême et une aggravation alarmante. Pour les populations du fleuve, cette réalité se traduit parfois par une impossibilité de boire l’eau de la rivière, et par une diminution drastique des espèces de poissons observées et capturées. Le Conseil insiste sur la nécessité d’une harmonisation transfrontalière des cadres de gouvernance et d’action avec les pays voisins afin d’enrayer la dégradation profonde et rapide du Maroni.

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Recensement de la population : la Guyane dépasse les 300 000 habitants

Ce 19 janvier, l’Insee a débuté son enquête de recensement de la population, en partenariat avec les communes de Guyane. Au cours de l’année, 10 000 logements seront recensés sur 13 communes.

Selon ses premières estimations, l’institut a annoncé que la population guyanaise devrait officiellement dépasser les 300 000 habitants en 2023. La dernière enquête recensait 284 000 habitants en Guyane en 2020. Le solde migratoire s’avère quasi nul, du fait d’un nombre à peu près égal d’entrants et de sortants du territoire (5 079 pour les premiers, 5 775 pour les seconds).

La présence de nombreux quartiers informels en Guyane complexifie le recensement de la population. Pour rappel, la méthode calcul de l’Insee s’étale sur 5 ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants, un échantillon de 8 % des logements est recensé chaque année. Pour celles d’une taille inférieure, le recensement total est fait tous les 5 ans. Le recensement par internet, s’il facilite le travail des recenseurs en leur permettant de se concentrer sur les quartiers informels, reste cependant minoritaire en Guyane (seulement 15 % des ménages contre 63 % dans l’Hexagone).

Le recensement est la base sur laquelle se fonde la répartition des dotations et des subventions de l’État pour les collectivités territoriales. Il permet également d’évaluer les besoins du territoire pour la construction d’infrastructures et la mise en place des services publics.

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Une augmentation des prix modérée au mois de décembre

L’indice des prix à la consommation en Guyane a augmenté de 0,9 % au mois de décembre, contre +0,5 % au mois précédent. En France, l’évolution mensuelle est évaluée à -0,1 %.

L’inflation demeure toujours portée par la hausse des prix de l’énergie (+3,8 % sur un mois) tandis que les autres postes connaissent des variations plus modérées : +0,6 % pour l’alimentation, +0,8 % pour les services et +0,3 % pour les produits manufacturés.

En glissement annuel, les prix de l’énergie conservent la plus forte augmentation (+8,8 %), suivis des produits alimentaires (+7,7 %). Cependant, globalement, l’IPC en Guyane subit une augmentation moins forte que dans l’Hexagone : +3,3 % contre +5,8 % au niveau national en glissement annuel.

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 Actualités économiques régionales

Investiture de Lula : quelles premières mesures pour le Brésil ?

L’investiture du président de gauche Lula da Silva au Brésil en ce début janvier 2023 s’est ensuivie d’une crise politique majeure. L’assaut des partisans bolsonaristes contre le pouvoir le 8 janvier, si elle a ébranlé la présidence, ne l’a cependant pas empêchée de présenter ses premières mesures.

En effet, le ministre des Finances Fernando Haddad a annoncé l’objectif de réduction du déficit budgétaire primaire. Les estimations initiales prévoyaient un déficit de l’ordre de 2,6 % du PIB pour cette année. Les objectifs actuels du Ministre viseraient à ramener le déficit entre 0,5 % et 1 % du PIB. Pour rappel, la dette publique brésilienne atteignait 76 % du PIB en 2022.

Pour ce faire, Fernando Haddad annonce plusieurs coupes budgétaires : suppression de plusieurs exemptions fiscales, durcissement des règles du fisc, révision de certains contrats, etc. Ces annonces visent à rassurer les investisseurs mais sont jugées par certains membres de la classe politique comme insuffisantes. Ces derniers mettent en avant la nécessité de mesures plus structurelles.

Par ailleurs, sur le plan régional, le retour de Lula pourrait accroître les relations entre le Brésil et la Guyane. Des représentants guyanais tels que la sénatrice Marie-Laure Phinéra-Horth et Gabriel Serville ont notamment salué l’arrivée au gouvernement brésilien de personnalités politiques issues de l’État de l’Amapa. La préservation du bassin amazonien, la lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illégale ou encore la question d’un visa humanitaire pour ceux qui transitent par le Brésil pour rejoindre la France figurent parmi les principales thématiques communes. La prochaine commission mixte de coopération transfrontalière franco-brésilienne devrait se tenir cette année à Cayenne, pour la première fois depuis 4 ans.

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La construction d’un pont entre le Suriname et le Guyana est en bonne voie

Le projet de construction d’un pont entre le Guyana et le Suriname se concrétise. Le tracé définitif est arrêté : il devrait se faire par deux ponts franchissant le fleuve Corantijn. Le Président guyanien Ali a annoncé que le processus d’appel d’offres devrait être clos d’ici la mi-2023 et que les travaux seraient engagés à cette échéance. Selon le chef d’État, la construction du pont fait l’objet une collaboration entre les gouvernements surinamais et guyanien et sa gestion se fondera sur un partenariat public-privé.

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La liaison aérienne entre Cayenne et Belém de nouveau ouverte

Air France a annoncé qu’elle allait assurer la liaison entre Cayenne et Belém à partir du 5 mai 2023. Depuis le départ de la compagnie Azul en mars 2020, la Guyane ne desservait plus le Brésil. La liaison est ainsi reprise par la compagnie française, à raison d’un vol hebdomadaire de l’ordre de 399€ aller/retour. Selon la directrice générale d’Air France, le prix du billet est justifié par le coût élevé du carburant. L’itinéraire et les horaires choisis devraient par ailleurs permettre aux Antilles de rejoindre plus facilement le Brésil.

Quant à la liaison Cayenne-Roissy CDG, elle sera annulée pour privilégier l’aéroport d’Orly. Air France a également annoncé qu’elle modifierait les horaires du vol Pointe-à-Pitre – Miami afin de faciliter les correspondances pour les voyageurs guyanais et martiniquais.

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