La lettre de l'Institut d'émission
N°334 - Avril 2020

 

 La voix des Banques centrales

"De l’urgence d’aujourd’hui aux premières réflexions pour demain”

Tribune de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, pour Le Monde, le 8 avril 2020.

Nous vivons à l’évidence une crise sans précédent et totalement imprévisible. Nous avons maintenant, grâce notamment à l’enquête détaillée de la Banque de France publiée ce matin, une photographie précise des effets du confinement : l’économie française a tourné fin mars aux deux tiers de son rythme normal. Ceci veut dire que chaque quinzaine de confinement nous coûte en perte de production annuelle environ 1,5 %, et en déficit public supplémentaire plus de 1 % de PIB. Rapportée au 1er trimestre, notre estimation de croissance s’établit ainsi à -6 %.

Comment mener cette bataille économique, à côté d’une bataille sanitaire évidemment prioritaire ? L’urgence s’est imposée, partout : construire rapidement et massivement un bouclier pour aider les entreprises de toute taille à traverser ce choc puis redémarrer, ce qui protège aussi leurs salariés. Les leçons de 2008 ont été tirées : des réponses fortes ont cette fois été apportées en moins d’un mois, et elles font le consensus – rare – de tous les économistes. En France, ce sont le chômage partiel – désormais le plus généreux d’Europe –, les reports fiscaux et sociaux, le fonds de solidarité, les prêts de trésorerie de 300 milliards d’euros garantis par l’État. 

Parallèlement, l’Europe agit, plus qu’on ne l’a dit. Le débat sur les corona bonds divise, mais l’action monétaire exceptionnelle de la BCE – beaucoup plus puissante – nous réunit : jusqu’à 3000 milliards de liquidités pour les entreprises et PME qui se financent via les banques ; 750 milliards d’euros d’achats supplémentaires de titres pour les grandes entreprises et les États qui se financent via les marchés. Les discussions sur le Mécanisme Européen de Stabilité et autres dispositifs continuent ; mais notre "programme d’achats d’urgence face à la pandémie" (PEPP dans son acronyme anglais) est, lui, opérationnel depuis quinze jours. Relativisons donc ce débat : oui la solidarité financière européenne pourrait faire plus, mais soyons conscients qu’elle fait déjà beaucoup.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

"À crise mondiale exceptionnelle, riposte mondiale exceptionnelle"

Tribune de Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds Monétaire International, le 20 avril 2020.

Je le dis depuis un certain temps : cette crise est sans pareille. Elle est :

  • Plus complexe, avec des chocs interdépendants sur notre santé et nos économies qui ont mis quasiment à l’arrêt notre mode de vie ;
  • Plus incertaine, à mesure que nous apprenons comment traiter ce nouveau virus, comment rendre nos mesures d’endiguement plus efficaces et comment relancer nos économies ;
  • Vraiment planétaire. Les pandémies ne respectent aucune frontière, et les chocs économiques qu’elles causent non plus.

Les perspectives sont catastrophiques. Nous nous attendons à ce que l’activité économique mondiale diminue dans des proportions jamais vues depuis la Grande Dépression. Cette année, 170 pays verront leur revenu par habitant baisser, alors que, il y a quelques mois seulement, nous prévoyions une croissance du revenu par habitant dans 160 pays.

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Le taux d’emploi des 20-64 ans dans l’UE atteint un pic de 73,1% en 2019

En 2019, un an avant que les mesures de confinement liées au Covid-19 commencent à être largement mises en place par les Etats membres, le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans dans l’Union européenne de 27 États membres (UE) s’est établi à 73,1%, en hausse par rapport à 2018 (72,4%). L’objectif de la stratégie Europe 2020 est d’atteindre un taux d’emploi total des 20-64 ans d’au moins 75% dans l’UE d’ici à 2020. Cet objectif a été traduit en objectifs nationaux pour refléter la situation et les possibilités de chaque État membre de contribuer à l’objectif commun.

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Le taux d’inflation annuel en baisse à 0,7% dans la zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,7% en mars 2020, contre 1,2% en février. Un an auparavant, il était de 1,4%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,2% en mars 2020, contre 1,6% en février. Un an auparavant, il était de 1,6%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Espagne, en Italie, à Chypre et au Portugal (0,1% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie, en Pologne (3,9% chacun) et en Tchéquie (3,6%). Par rapport à février, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-six États membres et a augmenté dans un seul.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

L’IEDOM publie la synthèse de la situation économique et monétaire de La Réunion en 2019

Dans le climat actuel de grandes incertitudes, à l’heure où toute la vie économique est touchée par la crise du coronavirus, le bilan 2019 servira de référence afin d’apprécier la situation et la conjoncture avant la crise. Le bilan de l’année 2019 est positif.

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L’IEDOM aux côtés des entreprises et des particuliers

L’IEDOM propose un accompagnement aux entreprises connaissant des difficultés pendant la crise du covid-19. La mesure principale concerne la médiation du crédit. Pour les demandes liées à la crise du covid-19, une procédure accélérée est mise en place avec un formulaire disponible ici, à compléter et à envoyer à l’IEDOM à l’adresse mél du Correspondant TPE/PME : tpe974@iedom-reunion.fr
En cas de difficultés avec les banques, le dispositif de médiation du crédit de la Banque de France peut être saisi pour les motifs suivants :

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 Actualités économiques locales

Moins de chômage, plus d’inactivité en 2019

L’INSEE publie l’enquête emploi 2019 et révèle un taux de chômage à la baisse à La Réunion. En effet, le taux de chômage sur l’île atteint 21% en 2019, soit 3 points de moins qu’en 2018. Cette baisse du taux de chômage n’est en revanche pas due à une hausse du taux d’emploi mais plutôt à une baisse du taux d’activité (-4 points par rapport à 2018). La population active diminue pour la quatrième année consécutive. En 2019, cette évolution est principalement liée au fait que de plus en plus de chômeurs quittent le marché du travail. Ce phénomène touche les hommes comme les femmes et toutes les tranches d’âge.
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Les conditions de confinement à La Réunion

L’INSEE a rassemblé différents indicateurs au niveau local pour rendre compte des conditions de logement en cette période de confinement. Ainsi, à La Réunion, 10,4 % des résidences principales sont suroccupées contre 5 % en France (hors Mayotte). 27 % de la population réunionnaise est confinée dans un appartement et 3,6 % est confinée dans un appartement de 1-2 pièces avec un ménage d’au moins 4 personnes. La Réunion se détache en termes de précarité des personnes âgées. Seulement 1,3 % de la population réunionnaise sont des personnes agées de plus de 75 ans vivant seules, contre 3,6 % en France. En revanche, parmi ces personnages âgées seules, 56,2 % sont en situation de pauvreté à La Réunion contre seulement 11,8 % en France.
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La Réunion accueille plus de 600 000 visiteurs extérieurs en 2019

L’observatoire régional du tourisme (ORT) publie les chiffres sur la fréquentation touristique en 2019. Malgré un contexte social mouvementé sur le marché métropolitain, La Réunion a accueilli plus de 533 000 touristes extérieurs et récolté plus de 410 millions d’euros de recettes extérieures du tourisme. Ces chiffres sont en légère baisse par rapport à l’année précédente qui fut une très bonne année. Plus de 67 000 croisiéristes ont également visité l’île en 2019 (+ 44 % par rapport à 2018). Parmi l’ensemble des visiteurs extérieurs, 91% sont des touristes de loisir dont plus de 62% des touristes d’agrément (qui viennent pour visiter l’île et non pas pour rendre visite à des proches). Les touristes viennent en grande majorité de France métropolitaine et restent en moyenne 17 jours.
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Crise du Coronavirus : la collectivité départementale vote un « pacte de solidarité et d’urgence sociale » de 41,3 millions d’euros

Ce pacte a été adopté le 27 mars 2020 et a pour objectif d’accompagner les publics fragiles face à l’épidémie de Covid-19. Il prévoit :

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