Page 99 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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Les cannes destinées à la production de sucre baissent (-22,7 %), à 28 760 tonnes, et représentent désormais 15,2 % de la canne utilisée par la filière canne-sucre-rhum. Le rendement moyen atteint 40,2 tonnes par hectare contre 44,0 en 2021 (-8,5 %). Ce tonnage reste loin toutefois de l’objectif de 100 tonnes à l’hectare. La surface moyenne cultivée augmente de +2,2% en 2022 à 24,8 hectares par planteur. Le prix d’achat de la canne fournie à la sucrerie est stable depuis 2018, à savoir 90,01 euros par tonne. Pour les planteurs livrant aux distilleries, le prix est fixé selon le jeu de l’offre et de la demande. 2.3.2 Le sucre Une production extrêmement faible La campagne 2022 rend compte d’une nouvelle baisse du volume de cannes livrées à la sucrerie du Galion (-22,7 %, 28 760 tonnes). En revanche, la teneur en saccharose extractible pour 100 grammes de canne s’améliore à 12,18 g (après 11,17 g en 2021). Pour rappel, le niveau record de 14,82 grammes a été atteint en 2013. Le niveau le plus faible s’établit à 9,93 grammes en 2018. La production de sucre s’inscrit en baisse en 2022 (-16,4 % à 1 080 tonnes). Le niveau de production demeure extrêmement faible, loin du niveau moyenne des 10 dernières années (-40 %) et très loin des 60 000 tonnes produites par les 13 sucreries martiniquaises dans les années 1940. Au cours des dernières années, l’amélioration du processus industriel a permis d’accroître le rendement de l’usine. Toutefois, pour satisfaire le marché local, les besoins en canne de la sucrerie du Galion sont de l’ordre de 100 000 à 120 000 tonnes, soit nettement plus que les volumes de cannes effectivement livrés. En sous-activité chronique, avec des tonnages de canne insuffisants, la pérennité de la filière et de la sucrerie est compromise. Pour augmenter la production, la Sica Canne-Union2 souhaite accompagner les producteurs de canne à replanter environ 600 hectares par an, à renouveler le matériel et à moderniser les exploitations. 2.3.3 Le rhum Une filière à forte valeur ajoutée Le rhum constitue le deuxième produit d’exportation, derrière la banane. Il contribue également au développement d’un tourisme à dimension patrimoniale. Éléments essentiels de l’histoire martiniquaise, les distilleries, tout comme les exploitations cannières, sont de véritables pôles de valorisation du patrimoine et d’attraction touristique. Elles valorisent également l’image de la Martinique à l’international, le rhum martiniquais étant distribué dans plus de 100 pays à travers le monde. 1 Pour mémoire, le règlement de la tonne de cannes aux producteurs de canne est fractionné – trois acteurs intervenant dans le circuit : l’usine du Galion pour 41,84 euros (+10,6 %), l’État pour 18,56 euros (+12,1 %), et la Collectivité territoriale de Martinique pour 29,60 euros (+7,2 %). 2 La société d’intérêt agricole (SICA) de la filière canne à sucre, créée en novembre 2014, a pour missions d’assister les planteurs, de mutualiser les moyens et de soutenir la production dans le but de relancer une activité agricole patrimoniale. 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Sucre produit (en tonnes) 2012 2014 Source : Centre technique de la canne et du sucre 2016 2018 2020 2022 99