Les prélèvements proviennent en majorité de la Basse-Terre (90 % du volume d’eau prélevé), alors que les besoins sont localisés sur l’ensembledu territoire. La Grande-Terre nécessite un approvisionnement important en eau d’irrigation et en eau potable (la région pontoise en particulier). 6 principales prises d’eau alimentent les usines deproduction d’eau guadeloupéennes (Bras David à Petit-Bourg, Moustique à Sainte-Rose, Grande Rivière et Moreau à Goyave ainsi que Pérou et Grand Carbet à Capesterre-Belle-Eau). En 2018, le volume d’eau prélevé1 s’élève à 94,4 millions m (+2,6 % sur un an).3 Ces prélèvements sont essentiellement destinés à l’usage d’eau potable (85 %). Les prélèvements pour l’irrigation et les autres usages économiques représentent respectivement 12 % et 3 % du volume. Cependant, certains prélèvements non autorisés ne sont pas comptabilisés. Entre 2012 et 2018, le volume d’eau Évolution du volume d’eau rélevrleéupet de a popuationl llaila pot ' prélevé augmente en moyenne de 1,5 % par an 405 000 105 en dépit d’une diminution de la population 400 000 100 (-0,7 % en moyenne par an), afin de compenser les pertes d’eau enregistrées sur le réseau de 395 000 95 distribution (61 % de l’eau potable).Celles-ci sont 390 000 90 dues aux nombreuses fuites sur les réseaux, la 385 000 85 vétusté de certains compteurs et l’existence de 380 000 80 raccordements clandestins. 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Population Volume d'eau prélevé (échelle de droite) Par ailleurs, l’Agence régionale de santé Source : Observatoire de l'eau Guadeloupe. (Ars) réalise le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine. Globalement, 91 % de l’eau potable distribuée respectent les limites et références de qualité au niveau bactériologique (99 % en 2017). Cependant, 2,6 % des habitants n’ont pas accès à des services d’eau potable en 2019 (12000 personnes), principalement du fait d’une contamination de l’eau. La politique de l’eau Le Comité de l’Eau etde la Biodiversité de Guadeloupe est une assemblée qui regroupe tous les acteurs publics ou privés agissant dans le secteur de l’eau et de la biodiversité. Il élabore notamment le Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), qui fixe les orientations fondamentales de la politique de l'eau pour une durée de 6 ans. Le projet de SDAGE 2016-2021 a été adopté à l’unanimité le 22 octobre 2015. La population guadeloupéenne est régulièrement confrontée à des coupures d’eau à cause de la vétusté du réseauet d’une gouvernance complexe. Des tours d’eau solidaires sont organisés quotidiennement pour éviter autant que possiblele manque d’eau dans certaines zones particulièrement défavorisées. La crise sanitaire de 2020 a accentué ces difficultés avec une hausse de la demande en eau à usage domestique de la population confinée et un fonctionnement perturbé des services d’eau potable. En avril 2020, face au non-respect de certains tours d’eau, le Préfet de Guadeloupe a décidé de réquisitionner une partie des services afin d’assurer une distribution minimale. Aprèsplusieurs mesures destinées à améliorer la situation, la loi n°2021-513 du 29 avril2 2021 prévoit l’instauration d'une structure unique en septembre 2021 :le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe. Cet EPCI remplacera les cinq structures intercommunales et sera composé des communautés d’agglomérations (hormis celle de Marie- Galante), de la Région et du Département. Ilpermettra le rassemblement de l’ensemble des acteurs du secteur, des d’économies d’échelles et une mutualisation des coûts. 1Sources : Espelia, « Diagnostic transversal du secteur de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe», février 2018. « Eau et assainissement : les chiffres clés », janvier 2019. 2Notamment le Plan Eau Dom en 2016 et le Plan d’actions prioritaires en 2018. 107 3m ed snoilliM