Une crise exceptionnelle L’année 2020 est marquée par le coup d’arrêt imposé par la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. Les chefs d’entreprise interrogés par l’IEDOM estiment leur perte de chiffre d’affaires à 13,1 % sur l’année 2020. Le climat des affaires est également dégradé. L’indicateur enregistre sonplus bas niveau historique à fin mars 2020 avant une remontée progressive sur le reste de l’année. La consommation des ménages, déjà ralentie en 2019, est en recul en 2020 dans un contexte de prix relativement stables. En parallèle, l’investissement privé marque le pas : les importations de biens d’investissement se replient et les anticipationsdes chefs d’entreprise sont mal orientées. Toutefois, malgré le chocprovoqué par lacrise, le marché de l’emploi est préservé grâce aux mesures de soutien à l’économie mises en place, notamment le chômage partiel. L’ensemble des secteurs est impacté par la crise. Celui du tourisme est le plus durement touché avec une fréquentation de l’île amputée de moitié. Les secteurs du BTP et des industries (hors IAA) suivent, tandis que les secteurs du commerce, des autres services marchands et des IAA accusent des dommages plus modérés. L’activité bancaire est quant à elle dynamisée par l’octroi de prêts garantis par l’État (PGE). L’encours de crédits est en nette hausse : +10,9 %. L’épargne financière accélère également. D’une part, la diminution des revenus des ménages est moins marquée que celle de la consommation et d’autre part, une partie des PGE est mise en réserve par les entreprises sur leurs comptes courants, face à la situation encore très incertaine. DES PRIX A LA CONSOMMATION RELATIVEMENT STABLES En moyenne sur l’année, l’inflation ralentit. L’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 0,7 % après +1,0 % en 2019. L’ensemble des grands postes de l’indice des prix à l’exception de l’énergie, participe à cette progression. Les prix de l’énergie baissent de 5,2 % et plus particulièrement, ceux des produits pétroliers de 9,6 %. Hors énergie, les prix progressent de 1,0 %. Les prix de l’alimentation affichent une hausse de 2,1 % et l’augmentation du niveau des prix des services et des produits manufacturés est plus modérée (respectivement +0,8 % et +0,5 %). Au niveau national, l’IPC augmente en moyenne de 0,5 % en 2020. LA CONSOMMATION DES MÉNAGES DIMINUE Déjà ralentie un an plus tôt, la consommation des ménages recule en 2020. Les importations de biens de consommation durables baissent de 10,1 % et les immatriculations de véhicules neufs de 27,9 %. Le montant total des transactions réalisées par carte bancaire se contracte quant à lui de 3,9 %. En parallèle, l’encours des crédits àla consommation ralentit nettement sur l’année : +2,5 % à fin décembre 2020, après +8,2 % un an plus tôt. À contrario, les importations de biens de consommation non durable progressent de 2,5 % en 2020. Toutefois, cette croissance est due à la forte hausse des importations de gel hydro-alcoolique et de masques. L’INVESTISSEMENT RECULE En 2020, l’élan d’investissement du secteur privé observé durant les cinq années précédentes est freiné par les incertitudes liées au contexte sanitaire. Les importations de biens d’investissement se replient de 9,5 % (+7,7 % un an plus tôt) tandis que les importations de biens intermédiaires se maintiennent (+1,3 %, après +1,9 % en 2019).Les ventes de ciment baissent de 4,3 % sur l’année, face aux difficultés rencontrées par le secteur du BTP. Certains 13