Sur le segment des entreprises, les crédits d’investissement représentent plus de la moitié de l’encours, alors que les crédits d’exploitation en concentrent 34,1 % et les crédits immobiliers 11,8 %. Quant aux ménages, l’encours des crédits à l’habitat (qui représente 77,4 % de l’encours sain) chute (-10,5 % sur un an) tandis que les crédits à la consommation restent bien orientés (+9,5 % après +11 % en 2019) malgré les restrictions sanitaires quipénalisent les consommateurs. Les actifs financiers se replient de 1,1% sur un an et s’établissent à 489,2 millions d’euros. Les dépôts à vue (77,2 % du total des actifs financiers), pourtant portés par les PGE et la baisse de la consommation des ménages, s’inscrivent en légère baisse pour la seconde année consécutive (-0,5 %). Cette évolution concerne tant les ménages (-0,6 %) que les entreprises (-0,4 %). Une année 2021 en demi-teinte Si l’évolution encourageante de la fréquentation touristique à Saint-Martin en 2019 avait confirmé l’attrait pour l’île, la finalisation des travaux de reconstruction reste primordiale pour un retour à un niveau d’offre similaire à pré-Irma. À l’horizon 2021, l’offre hôtelière devrait être complétée de presque 500 chambres. La demande risque en revanche de pâtir lourdement de la pandémie internationale de Covid-19 en raison des fortes limitations de circulation et de déplacement depuis les marchés émetteurs. En parallèle, l’activité de croisière devrait reprendre timidement côté français en 2021, l’incertitude demeurant sur la réouverture de certaines destinations. En plus du ralentissement de l’activité, cette crise sanitaire a retardé les différents projets de reconstruction et d’investissement du secteur. Le secteur du BTP devrait quant à lui afficher une activité mieux orientée, toujours soutenue par le financement bancaire. Néanmoins, la crisesanitaire devrait continuer d’engendrer des retards et contraindre la collectivité à repousser de nouveau le démarrage de certains chantiers. Au-delà du tissu économique, les tensions générées par la révision du Plan de prévention des risques naturels (PPRN) mettent en exergue un contexte socio-économique sensible à Saint- Martin.Le périmètre non constructible du PPRN pourrait affecter plusieurs quartiers populaires où de nombreux logements sociaux restent à reconstruire, dont le quartier de Sandy Ground caractérisé par une grande partie d’habitats informels. En réponse aux demandes locales de prolongation de la phase de concertation, le Ministère des Outre-mer a mandaté une mission dédiée à la révision du plan de prévention des risqesnatrels,u u débouhat surcn des recommandations dont la proposition d’autorisation de reconstruire en zone rouge foncé, jusqu’ici interdite par le précédent PPRN et prônant également un assouplissement des mesures prévues dans l’actuel PPRN. La reprise devrait aussi dépendre à court-moyen terme de la couverture vaccinale de la population qui demeure faible à ce stade, comme en Guadeloupe et en Martinique d’ailleurs. À plus long terme, les politiques d’attractivité de l’île pour faire venir une population jeune et active à Saint-Martin seront déterminantes pour l’économie. La prise en compte des problématiques liées au réchauffement climatique, à l’eau, à l’assainissement, à l’autonomie alimentaire et énergétique seront bien entendu également des enjeux majeursdans les années à venir ; tout comme d’ailleurs l’efficience des politiques publiques et des services non marchands, notamment en matière de santé et d’éducation, pour préparer l’avenir. 16