Mesures des pouvoirs publics post-Irma Sources : www.gouvernement.fr, “IRMA, 1 an après- Bilan de l’action de l’État”, septembre 2018. IEDOM et Rapport d’activité des services de l’État 2018 –Îles du Nord. Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, l’ouragan IRMA frappait les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Classé en catégorie 5 - la plus élevée -, avec des pics de vents dépassant les 350 km/h, cette catastrophe majeure a causé la mort de onze personnes et endommagé 95 % du bâti des deux îles. Selon les données du programme spatial européen Copernicus, 20 % des bâtiments à Saint-Martin et 2,5 % à Saint-Barthélemy ont été détruits ou très endommagés. Le coût total des dommages assurés a été estimé à près de 2 Md€ par les compagnies d’assurance : 1,17 Md€ à Saint-Martin et 823 M€ à Saint-Barthélemy. Les conséquences catastrophiques de cet ouragan exceptionnel sur les îles du Nord avaient conduit les pouvoirs publics à mobiliser immédiatement un dispositif d’urgence dont le coût a été évalué à hauteur de 163 M€. En septembre 2017, quelque 3 000 fonctionnaires et bénévoles (dont 1 700 militaires) étaient déployés dans les Antilles afin de porter secours aux sinistrés, rétablir au plus vite les réseaux et les services publics et sécuriser les bâtiments. Outre ce déploiement humain, un pont aérien et maritime a été mis en place, permettant de transporter 8 000 personnes, 1 800 tonnes de fret,2 millions de bouteilles d’eau, 35 000 rations militaires, etc. En 2018 ce sont près de 4 000 professionnels (3 000 professionnels et bénévoles ainsi que 960 militaires dépêchés sur les deux îles) qui ont été mobilisés. Ainsi, ce déploiement humain a permisl’accélération du déblaiement des épaves : environ la moitié des véhicules hors d’usage et des bateaux impactés a été traitée.56 000 tonnes de déchets ont été gérées et deux centres de dépollutioncomplémentaires ont été agréés. De ce fait la totalité des réseaux électriques (dont 75 km en souterrain sur Saint-Martin)est réalimentée. Depuis début 2018, à des fins pédagogiques, deux exercices et deux mises en situation réelle ont été organisés face aux risques cycloniques. 1 500 abris ont vu le jour à Saint-Martin. L’État a mobilisé l’ensemble des dispositifs de soutien économique aux entreprises, aux particuliers et aux deux Collectivités à hauteur de 140 M€. Pour les entreprises, les procédures de recouvrement forcé en matière de dettes fiscales et sociales ont été totalement interrompues pendant plusieurs mois et un moratoire csurles hargessoiales patronalesaétéc mi e pacesn l jusqu’en novembre 2018, avec la possibilité d’abandonner des créances et d’échelonner le paiement pendant 5 ans à compter du 1erjanvier 2020. Le coût de ces mesures est estimé à 45 M€ dont la moitié non remboursable. Une aide exceptionnelle a également été versée aux entreprises pour un montant total de 2,7 M€. Les règles du dispositif de chômage partiel ont été exceptionnellement adaptées afin que les entreprises locales puissent en bénéficier jusqu’à 1 600 heures par salariés (contre 1 000 heures normalement). Les salariés ont également eu accès à un plan de formation. Le coût de ces deux dernières mesures est estimé entre 46 et 75 M€. Les entreprises devant licencier pour motif économique ont été exonérées du paiement du contrat de sécurisation professionnelle pour les salariés ayant adhéré au dispositif. Le prêt « outre-mer » de Bpifrance a éét rallongé de 5à7-ans à SaintMatin etSair nt-Barthélemy. Enfin, une concertation avec les banques a été menée par l’État pour qu’elles autorisent, au cas par cas, des découverts aux entreprises. L’État a également accompagné les particuliers les plus fragiles. Outre les livraisons gratuites de vivres, de médicaments et de matériels, des aides exceptionnelles ont été versées par les organismes sociaux. La Caisse d’allocations familiales a ainsi versé 250 € par adulte et 50 € par enfant aux foyers bénéficiaires du RSA ou de l’allocation adulte handicapé. Une carte prépayée de 300 € par adulte et 100 € par enfant - dans la limite de 900 € par famille - a aussi été distribuée sur critères sociaux àquelque 4 200 foyers de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Cette carte (carte prépayée Cohesia) était utilisable exclusivement dans les commerces installés sur le territoire français afin de relancer l’économie locale. Le Fonds de Solidarité Outre-mer a par ailleurs étémobilisé en juillet 2018 pour soutenir quelque 1 200 particuliers et une centaine d’entreprises en difficulté. Le coût total de ces opérations est évalué à 3,7 M€. Des contributions exceptionnelles de l’État et de ses opérateurs en faveur de l’investissement de la Collectivité de Saint-Martin et dans une moindre mesure en faveur de la Collectivité de Saint-Barthélemy ont été mises en place : - une aide non remboursable de 12,2 M€ en 2017 et 50 M€ en 2018 a été octroyée à la COM de Saint-Martin et la COM de Saint-Barthélemy a été exonérée du paiement de sa dotation de compensation négative pour 2018, ce qui représente une aide de 2,9 M€ ; - la Collectivité de Saint-Martin a présenté un pland’investissement de 194,6 M€ sur plusieurs années pour reconstruire lesbâtiments et infrastructures publiques relevant de sa compétence. L’État finance un tiers de ces investissements, soit 60 M€ auxquels s’ajoutent 6,4 M€ pour l’hôpital ; - l’État a accordé un droit de tirage exclusif de la Collectivité sur le Fonds de solidarité de l’UE (46 M€) ; - l’État a enfin financé la reconstruction des édifices abritant ses services (18,2 M€) : reconstruction de la préfecture pour 15 M€ et 3,2 M€ pour loger l’ensemble des services de la préfecture dans des préfabriqués en attendant la fin des travaux. 27