LE MOT DU PRÉSIDENT L’année 2021 s’inscrit sous le signe de la reprise dans les économies ultra- marines en particulier sur le premier semestre, stimulées par les mesures de soutien public mises en place en 2020. Cette bonne orientation s’est poursuivie au second semestre mais à un rythme moindre, compte tenu de la recrudescence de la pandémie à mi- année et des conséquences économiques de la reprise mondiale sur les approvisionnements et les prix. La hausse des prix s’est en effet accélérée sur le second semestre, portée par la croissance marquée des prix de l’énergie (+23,2 % à fin décembre sur un an) et de façon plus générale, de la plupart des intrants et du fret. La reprise du commerce international a en effet engorgé les ports et les routes maritimes, augmentant les délais de livraison, en dépit de l’accroissement des capacités des transporteurs, ce qui a sensiblement renchéri le coût du fret et par ricochet celui des appro- visionnements. Au total, l’Indicateur du climat des affaires de l’IEDOM a retrouvé en fin d’année des niveaux supérieurs à sa moyenne de longue période dans l’ensemble de l’Outre-mer, excepté en Guadeloupe où il s’est replié en fin d’année, traduisant les conséquences de la crise sociale. De fait, la crois- sance du PIB ne permet pas d’effacer dès la fin 2021 la chute de 2020, à l’exception du bassin océan Indien qui s’est montré plus résilient. Le marché de l’emploi a enregistré un fort rebond au cours du premier semestre ; là encore les mesures de soutien public ont permis aux chefs d’entreprise d’en assurer la bonne tenue en dépit d’une situation pandémique qui a davantage frappé l’Outre-mer en 2021 qu’en 2020. Pour autant, le contexte d’incertitude sur la résilience de la reprise a eu un impact sur la consommation des ménages, comme en témoignent les importations de biens alimentaires qui n’ont progressé que de 1,7 % en 2021 après une hausse de 5,4 % en 2020, mais aussi sur les intentions d’investis- sement des entreprises. Au plan sectoriel, le secteur le plus touché a été celui de la construction, avec ses conséquences sur la mise en œuvre des projets inscrits dans les plans de relance territoriaux. L’écosystème touristique (hôtellerie, restauration, services, transports…) a rebondi au début de l’année en lien avec la reprise de la fréquentation touristique en provenance de Métropole. Cette amélioration a été enrayée dès l’été du fait de la recrudescence de la pandémie, en particulier dans les Antilles. Le secteur a toutefois pu se maintenir à La Réunion, et reprendre timidement à Saint-Pierre-et-Miquelon ; globalement le trafic aérien de passagers reste encore loin des niveaux de 2019. S’agissant du spatial en Guyane, l’année 2021 a conforté leleadrship d’Arianepce das le lae sa n ncementdessatelitles commerciaux. La société a réalisé 15 lancements, dont le très médiatisé lancement du télescope James-Webb en fin d’année. Dans ce contexte d’aggravation de la pandémie, les dispositifs de soutien des entreprises ultramarines mis en place par l’État, les collectivités et les banques ont été prolongés. Les prêts garantis par l’État (PGE) et le fonds de solida- rité ont cette année encore contribué à la préservation du tissu d’entreprises, le recours au chômage partiel ayant été nettement moins sollicité qu’en 2020. L’activité bancaire a accompagné le mouvement de reprise sur 2021, avec une progression de 3,3 % des financements sur l’année et un encours total brut des crédits consentis dans les Outre- mer qui s’élève à plus de 59,8 milliards d’euros. À fin 2021, l’encours total des PGE dans les DCOM de la zone euro s’établit à près de 3 milliards d’euros, au bénéfice de 18 154 entreprises ultramarines. 4