Introduction Traditionnellement dominée par l’activité halieutique, l’économie de Saint-Pierre-et- Miquelon a été durement touchée par la diminution de sa ZEE (zone économique exclusive) en 1992 ainsi que par l’imposition en 1994 de quotas sur les espèces pêchées. Depuis 25 ans, aucune activité marchande n’a durablement émergé et l’économie locale repose principalement sur la commande publique et la consommation des ménages. En 2015, le Produit Intérieur Brut (PIB) en prix courants de Saint-Pierre-et-Miquelon s’élève à 240 millions d’euros, soit une croissance annuelle moyenne de 4,9 % (+68 millions d’euros) par rapport au niveau de 2008 (172 millions d’euros). Le PIB par habitant en valeur s’établit à environ 39 778 euros en 2015, après 28 327 euros en 2008 et 26 073 euros en 2004. À titre d’exemple, le PIB de la province canadienne la plus proche, Terre-Neuve-et-Labrador, s’établit à 40 486 euros en 2015 (cf. encadré Avertissement p. 35). La répartition de la valeur ajoutée (VA) en 2015 montre que l’économie est dominée par les services non marchands (58 % de la VA). La consommation des ménages et des administrations reste l’un des principaux moteurs de l’économie : elle représente 115 % du PIB. Malgré sa situation insulaire, le degré d’ouverture de l’archipel est plus faible (227 %) que dans les DOM (28 %) et qu’en Hexagone(31 %). Effectivement les exportations sont marginales, moins de 3 % du PIB en 2015 quand les importations sont importantes (42 % du PIB), faisant de Saint-Pierre-et-Miquelon une économie tournée sur son marché intérieur. La part élevée des salaires (70 % du PIB contre 50 % au niveau national)accentue cette concentration de l’économie sur le marché intérieur. L’économie de l’archipel manque de facteurs de croissance endogène et souffre de la faiblesse de l’investissement privé. Depuis 2018, des projets structurants portés par des acteurs publics ont cherché à redonner un regain de dynamisme économique via le secteur touristique et l’ouverture sur l’extérieur. Parmi ceux-ci : l’arrivée de deux nouveaux ferries (2018) ainsi que d’un nouvel ATR (fin 2020), l’installation d’un câble numérique sous-marin (2018), la mise en place d’une ligne directe avec Paris durant la saison estivale (2018), et plus récemment les projets de réhabilitation des ports ou du littoral : création d’un établissement public portuaire, quai de croisière, aménagement du phare de la Pointe aux Canons. Le secteur de la pêche entrevoit également un début de renouveau avec le Plan Pêche et Aquaculture Durable qui ambitionne d’orienter la filièrevsnmodleu èer drae à travers uneubl meilleure connaissance de la ressource halieutique, une valorisation accrue de cette dernière sur le territoire, ainsi que le développement de l’aquaculture. Le secteur bénéficiera pourcela d’une enveloppe de 3,2 millions d’euros des ministères de la Mer et des Outre-Mer pour les quatre années à venir. Des initiatives privées tels que le projet de mytiliculture à Miquelon, l’entreprise d’exportation dehomards vivants, le complexe hôtelier « Les Terrasses du Port » qui a ouvert début 2021, ou encore le projet de distillerie de rhum s’inscrivent sur cette tendance. 7Degré d’ouverture= (Importation + Exportations) / PIB x 2 32