Section 5 Le bâtiment et les travaux publics En 2021, la crise sanitaire continue d’affecter le secteur du BTP Après une année 2019 dynamique, l’activité du BTPchute en 2020, la crise sanitaire ayant provoqué le ralentissement voire l’arrêt de nombreux chantiers.Dans ce contexte, les professionnels interrogés par l’IEDOM ont constaté un repli de leur chiffre d’affaires de 12,6 % en 2020. En 2021, en dépit d’une année riche en projets, le secteur ne parvient pas à redémarrer et enregistre une nouvelle baisse de son chiffre d’affaire las (-1,1%) : l’augmentation du coût des matériaux, pénurie de certains d’entre eux ainsi que le renchérissement du fret maritime bouleversent l’activité économique des entreprises. En effet, beaucoup d’entre elles souffrent de ruptures d’approvisionnement et se retrouvent dansl’incapacité de poursuivre leurs travaux dans les délais ou dans les enveloppes budgétaires initialement prévues. Les mouvements politiques et sociaux de fin d’année 2021 accentuent les difficultés du secteur, divisant presque de moitié la vente de ciment en vrac d’octobre à novembre 2021. Toutefois, sur l’année, la hausse des ventes de ciment en sac (plutôt destinées aux particuliers) fait plus que compenser la baisse de celles en vrac : les ventes de ciment totales progressent de 2,5 % sur un an. L’année 2022 s’annonce incertaine dans le secteur du BTP, les conséquences de la crise en Ukraine, après celles de la Covid, suscitant de fortes inquiétudes chez les entreprises en accentuant encore la hausse des prix des matériaux, voire leur disponibilité. 1. Aperçu structurel Avec31 997 établissements en activité au 11 eravril 2022, le secteur de la construction représente 14,4 % des établissements du département ; ils sont essentiellement de petite taille (70,9 % des entreprises ne déclarent pas de salariés). En 2018, le secteur de la construction représente3,7 % de la valeur ajoutée . Fin 2021, la part de l’emploi salarié du secteur de la2 3 construction est de 5,8 %. L’activité du BTP a bénéficié jusqu’en 2008 de deux moteurs de développement : d’une part, une commande publique importante qui a soutenu des projets structurants d’envergure et, d’autre part, d’une série d’avantages fiscaux liés aux idspositifs successifs de défiscalisation4. Entre 2009 et 2017, le marché privé a ralenti. La réorientation de la défiscalisation vers le logement social et intermédiaire impulsée par la loi pour le développement économique de l’Outre-mer (LODEOM), la faiblesse de la commande publique et le manque de grands chantiers structurants ont pesé sur l’activité du secteur. 1Source : SIREN, Insee. Établissements actifs ayant des employés ou ayant déclaré qu’ils sont susceptibles d’en avoir. Le champ retenu pour cette note diffère de celui retenu pour l’édition précédente, d’où les écarts importantsentre les deux éditions. 2Source : Insee. 3En 2017, le secteur du BTP représente 10,2 % de la richesse dégagée par les entreprises guadeloupéennes - source : Insee, Esane 2017. 4Les lois Pons en 1986, loi Paul 2001, loi Girardin en 2003 ont été complétées par les lois Scellier en 2009, Duflot en 2014 et Pinel en 2015. 131