Le recours à l’endettement par les entreprises, sous forme de crédits et de titres de dette émis sur les marchés, s’est nettement modéré en 2021 en France (+52 milliards d’euros, après +220 milliards en 2020). Beaucoup d’entreprises, dont une majorité de petites et moyennes entreprises PME), ont peu dépensé les fonds empruntés. Elles accumulent ainsi des dépôts (+38( milliards d’euros de dépôts supplémentaires en 2021, après +172 milliards en 2020). L’encours de dette nette (dette brute moins trésorerie sous forme de dépôts et d’OPC monétaires) est globalement stable. Ce résultat se retrouve dans les bilans à un niveau plus détaillé, et les défaillances sont restées faibles en 2021. De même, les ménages ont augmenté leur épargne financière durant la pandémie. La Banque de France estime qu’un surplus d’épargne d’environ 170 milliards s’est constitué entre le premier trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021. Bien qu’il ait continué d’augmenter en 2021, ce surplus d’épargne s’accumule de moins en moins vite. Nos outils de politique monétaire sont efficaces En garantissant des conditions de financement favorables à l’économie en 2020 et en 2021, la politique monétaire a permis d’éviter un choc déflationniste. L’Eurosystème estime que les mesuresexceptionnelles de politique monéaie prsesi en2tr 020 et pousuvir iesen 2021 devraient avoir un effet cumulé de l’ordre de 1,2 point de pourcentage sur les prix à la consommation et de1,8 point sur le PIB pour la période 2020-2023, permettant de préserver de 2 à 3 millions d’emplois en zone euro. Quelle sortie des dispositifs anti crise ? La BCE a annoncé en décembre 2021 une extinction des mesures exceptionnelles initiées en 2020. Les achatsnets d’actifs au titre du programme d’urgence face à la pandémie (PEPP) seront arrêtés en mars 2022. Les conditions de rémunération très favorables du programme d’opérations ciblées de refinancement à plus long terme (TLTRO) prendront fin en juin 2022. En effet, l’activité économique et l’inflation ont connu un rebond marqué en 2021. S’il en était besoin, l’Eurosystème prendrait les mesures adaptées pour ramener à moyen terme l’inflation autour de 2 %. La politique monétaire sera menée de sorte à assurer une inflation sur sa cible dans la durée. 1.2 LES TAUX DES PRODUITS D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE Aux termes du règlement du CRBF n° 86-13 du 14 mai 1986 modifié, la Banque de France est chargée d’effectuer, les 15 janvier et 15 juillet de chaque année, le calcul du taux du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) selon la formule fixée par ce règlement1. Depuisle 1erfévrier 2020, le Gouvernement, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes (Banque de France, Caisse des Dépôts et Consignations, représentants du secteur du logement social, associations de consommateurs, représentants du secteur bancaire), a mis en place une nouvelle formule de calcul du taux du Livret2A : 1 Ce calcul peut ne pas être appliqué lorsque la Banque de France estime que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation à l’application des taux calculés, notamment si le nouveau taux ne permet pas de préserver globalement le pouvoir d’achat des épargnants. Le Gouverneur de la Banque de France soumet alors la proposition de taux au ministre de l’Économie qui préside le Comité de la réglementation bancaireetfinancière. 2Jusqu’en janvier 2020, la formule de calcul du taux du livret A prévoyait de choisir la plus grande des valeurs entre l’inflation majorée de 0,25 point de pourcentage et la moyenne entre l’inflation et la moyenne de l’Eonia et de l’Euribor 3 mois. Les taux des autres livrets étaient ensuite calculés sur la base de celuidu Livret A, à l’exception du taux du Plan d'épargne logement, fixé par arrêté spécifique. L’arrêté du 27 novembre 2017a fixé le taux du livret A à 0,75 % jusqu’au 31 janvier 2020. 191