Les besoins en logements La population guadeloupéenne continue de diminuer et atteint 387 629 habitants en 2018, soit une baisse de 3,6 % en 5 ans. La taille des ménages diminue également (2,22 personnes en 2018 contre 2,35 en 2013), conduisant à une augmentation du nombre de ménages mais de manièreplus modérée que sur la période précédente (+1,8 % d’augmentation des ménages sur 2013-2018 contre +6,7 % sur 2008-2013), du fait du phénomène de décohabitation plus limité. Ce phénomène engendre un besoin de logements, qui pourrait être produit en mobilisant les logements vacants et les « dents creuses » dans les centres urbains déjà constitués. C’est ce1 qu’indique l’étudemenée par l’Établissement public foncier de Guadeloupe en2017 qui estime que, sur les 3 000 à 3 500 logements à produirechaque année d’ici 2030,60 % pourraient être issus du renouvellement urbain. 3.2 LE LOGEMENT SOCIAL2 Auer1janvier 2021, la Guadeloupe compte 37 202 logements locatifs sociaux, soit un nombre stable par rapport à l’année 2020. L’ancienneté moyenne du parc de logements sociaux dans la région est de 20,8 ans, contre 39,3 ans sur l’ensemble de la France. Le logement social représente plus d’une résidence principale sur cinq, en majorité de type collectif (94,2 %). La Guadeloupe se singularise par un taux de vacance de son parc de 6,1 %, parmi les plus élevésde Francelié notamment à l’état de dégradation du bâti ou à l’éloignement des secteurs, d’emploi ou des zones desservies par les transports, services, commerces.... La vacance de plus de trois mois, dite « structurelle », est également importante et atteint 4,2 %. Avec 75 % des ménages potentiellement éligibles au logement social, dont 55 % au logement très social, ce type de produit représente un enjeu d’importance en Guadeloupe. Le système national enregistre 10 450 demandes locatives sociales à fin 2021. Sur le plan réglementaire selon l’article 55 de la loi SRU, 10 communes sur les 19 concernées ne respectent pas le ratio de 25 % de logements sociaux fixé par la Loi, soit un total de 6 822 logements manquants pour y parvenir. La construction de logements sociaux est limitée par la raréfaction des terrains à bâtir. De plus, l’application denouvelles normes antisismiques et l’augmentation du coûtdes matériaux génèrent une hausse des coûts de construction,amplifiée par la crise sanitaireet le conflit en Europe avec l’Ukraine.Cette situation limite la création de nouveaux logements à destination de ménages aux revenus modestes. Il faut noter cependant que, depuis l’ouverture du crédit d’impôt et les aides d’Action Logement, environ 1 000 logements par an devraient être réhabilités ou confortés d’ici 2025, de nature à contribuer à satisfaire une partie des besoins exprimés. 3.3 LE FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL En 2021, les engagements de l’État au titre de la ligne budgétaire unique (LBU) pour le financement de logements locatifs sociaux s’inscrivent en hausse significative : 43,5 millions d’euros contre 30 millions en moyenne les 4 années dernières années. 1La « dent creuse » est un espace non construit entouré de parcelles bâties. 2Source : DEAL de Guadeloupe, https://dreal.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/parc_social/2020/guadeloupe/ . 138