DES CHEFS D’ENTREPRISE OPTIMISTES MAIS PRUDENTS POUR 2022 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE MENÉE PAR LES AGENCES DE L’IEDOM ET DE L’IEOM Les agences de l’IEDOM et de l’IEOM ont mené en janvier et février 2022 une enquête auprès d’un millier d’entrepreneurs sur l’activité de leur entreprise au cours de l’année 2021 et sur leurs prévisions pour 2022. Sur l’ensemble de l’année 2021, les chefsd’entreprise interrogés estiment à 4 % la hausse de leur chiffre d’affaires par rapport à 2020. Des disparités importantes existent selon les géographies cependant, avec un bassin Océan Indien dynamique (hausse estimée du chiffre d’affaires de 8 %) alors que les Antilles-Guyane progresseraient de 3 % et que la zone Pacifique verrait son activité stagner. Le bassin Océan Indien est ainsi la seule zone ultramarine où la chute d’activité liée à la crise sanitaire de 2020 serait entièrement compensée. Taux d'évolution annuelle (en %) de l'activité estimée par les entrepreneurs ultramarins 10% 8% 8% 6% 4% 5% 4% 3% 3% 4% 2% 2% 0% -2% 0% -4% -3% -6% -5% -5% -8% -6% Total Outre-mer Antilles-GuyaneOcéan IndienOcéan Pacifique 20202021 2022 Source :IEDOM. Pour 2022, les chefs d’entreprise ultramarins font preuve d’un optimisme prudent avec une progression anticipée de 4 % de l’activité (+5 % dans l’Océan Indien et +3 % dans les deux autres zones). Optimisme, car les situations de trésorerie se sont assainies et nécessitent de moins en moins le recours aux aides publiques. Ces dernières qui étaient sollicitées par 67 % des entreprises au 2e trimestre 2020 ne le sont plus que par un quart d’entre elles au 4e trimestre 2021. À l’opposé, l’accélération du recouvrement des créances clients qui n’avait pu être mise en œuvre que par 40 % des entreprises lors du premier confinement redevientl’outil le plus utilisé (par 70 % des entreprises ultramarines au 4e trimestre 2021) pour faire face aux difficultés de trésorerie. Les entreprises sont également mieux armées pour adapter leurs conditions de travail à une éventuelle résurgence de la pandémie avec la normalisation du télétravail qui est aujourd’hui la mesure adoptée par le plus grand nombre d’entreprises ultramarines, devant l’incitation à prendre des congés puis le chômage partiel. Au 2e trimestre 2020, la hiérarchie était inversée, avec un recours prioritaire au chômage partiel, puis à la prise de congé. Prudent, car plus d’un chef d’entreprise sur huit Proportion des chefs d'entreprise déclarant répercuter craint toujours la défaillance de son entreprise au en totalité ou partiellement la hausse de leurs coûts cours des douze prochains mois. Les défis à relever dans leur prix de vente 100% 80% 82% 84% sont nombreux avec l’arrêt progressif des aides et 80% 67% 62% 70% 71% 73% l’arrivée à échéance des premiers prêts garantis par 60% l’État. Les conséquences de la crise sanitaire en 40% termesde renchérissement du coût du fret et des 20% matièrespremières demeurent également une 0% T3T4 T3 T4 T3 T4 T3 T4 préoccupation pour près des trois quarts des Total Outre- Antilles- Océan Indien Océan entrepreneursultramarins dont une part de plus en mer Guyane Pacifique plus grande se prépare à répercuter (au moins Partiellement Totalement partiellement) ces hausses sur leurs prix de vente. Source :IEDOM. Dans ces conditions, les chefs d’entreprise des bassins Antilles-Guyane et Pacifique ne sont pas assurés de retrouver leur niveau d’activité d’avant-crise avant la fin de 2022. Enfin, les retombées du conflit en Ukraine (qui a éclaté après le lancement de l’enquête) devraient se traduire par une hausse du coût de l’énergie et de certains biens alimentaires et approfondir le climat d’incertitude. 48