s’appuie moins sur les satellites de télécommunications et plus sur les constellations, avec Ariane 62 pour les lancements moyens et Ariane 64 pour les lancements lourds. En raison de la pandémie et de difficultés techniques, le vol inaugural a désormais 18 mois de retard.De plus, ces lanceurs ne seront pas équipés d’une technologie de réutilisation du premier étage. Celle-ci devrait être mise en œuvre pour la prochaine génération de lanceurs lors de la prochaine décennie. Arianespace aura tout de même un avantage comparatif sur ces concurrents avec l’utilisation d’un moteur réallumable pour son Ariane 6, permettant de réaliser des vols plus complexes. 3.3 L’AVIS DE LA COUR DES COMPTES SUR LA POLITIQUE DES LANCEURS102 3.3.1 La souveraineté d’accès à l’espace LaCour des comptes met en évidence la nécessité stratégique pour l’Europe et la France de conserver un accès souverain à l’espace dans un contexte mondial d’extension et d’évolution des applications spatiales. Il est nécessaire de disposer d’un lanceur dont les capacités permettent de faire face au marché concurrentiel. La Cour souligne qu’en dépit du respect des délais de développement et de mise en service du nouveau lanceur, un risque fort lié aux avancées technologiques existe. La Cour recommande de « donner la priorité à l’innovation technologique plutôt qu’au soutien à l’exploitation ». Enfin, pour les magistrats, l’exploitation des lanceurs doit être soutenue par des commandes institutionnelles. 3.3.2 Les risques budgétaires inhérents à la politique spatiale Selon la Cour : « le financement de la politique française en matière de lanceurs présente des risques budgétaires importants, qui doivent être mieux gérés ». En outre, la Cour recommande que les éventuels fonds publics alloués aux lanceurs par l’État français servent à fi nancer l’innovation (notamment la technologie du réutilisable). L’enveloppe budgétaire accordée devrait ainsi passer progressivement de 833 M€ en 2017 à 1 376 M€ en 2020 (+65,2 %, soit +895 M€ sur la période). 3.3.3 Un engagement des partenaires européens plus important Comme souligné dans le rapport, la France a toujours été une source importante de financement pour le spatial européen etdoit donc mobiliser les autres pays sur ces questions. Fin2019, le vote du budget de l’ESA est allé dans ce sens, avec l’Allemagne qui est devenu le premier contributeur de l’organisme avec 3,29 Mds d’euros contre 2,66 Mds d’euros pour la France et 2,28 Mds d’euros pour l’Italie. 102Rapport public annuel 2019 – février 2019 de la Cour des Comptes 98