3. La problématique foncière au cœur de nombreux blocages 3.1 L’OCCUPATION INFORMELLE DES TERRAINS CONTRIBUE À LA PÉNURIE FONCIÈRE Historiquement faiblement administrés, car l’Ouest guyanais appartenait majoritairement au vaste et peu peuplé, les habitants vivent majoritairement sur des parcelles occupées illicitement (59 % à Saint-Laurent, 62 % à Mana, plus encore dans les communes de l’intérieur)64. Ce phénomène ronge le marché immobilier en réduisant le foncier disponible, ce qui freine l’installation d’entreprises formelles. 3.2 LE DIFFICILE DÉBLOCAGE DU FONCIER DE L’ÉTAT Le foncier de l’Ouest guyanais est détenu à99 % par l’État65. Ildétient respectivement 30 %, 49 % et 73 % des zones à urbaniser des PLU de Saint-Laurent, Mana et Maripasoula.66 67 Une demande de foncier à l’État suit uneprocédure complexe et longue, dont la durée est68 inconnue au moment du dépôt de la demande. Une transformation profonde s’est engagée à la suite des Accords de Guyane, d’abord avec la modification du processus d’attribution onéreuse,69 ensuite avec la création d’une mission foncière, qui sera intégrée à la préfecture en 2020. 3.3 L’EPFA GUYANE, ACTEUR CLÉ POUR SURMONTER LES DIFFICULTÉS ? Plus généralement, le développement de l’Ouest guyanais semble souffrir d’un déficit en gestion du développement urbain.L’Établissement public foncier d’aménagement de Guyane (EPFAG) est un acteur clé pour surmonter ces obstacles. Il est chargé d’accompagnement technique et de maitrise foncière pour les communes. Six périmètres OIN (cf. encadré ci-contre) se trouvent à l’Ouest, une moitié à Mana et l’autre à Saint- Laurent, pour un terrain couvert de 1 782 hectares (31 % de l’OIN de Guyane). L’EPFAG fait face à des difficultés particulières sur l’Ouest, car toutes les zones sont sujettes à des occupations illégales. 64AUEDG « Urbanisation spontanée », novembre 2018. 65AUDEG, « Propriété foncière. Atlas cartographique 2017 ». Septembre 2018. 66Les zones à urbaniser sont les secteurs disponibles pour des projets urbains (logements, entreprises…) définies dans le document local d’urbanisme. 67AUDEG, « Propriété foncière. Atlas cartographique 2017 ». Septembre 2018. 68À titre indicatif, les demandes de cessions gratuites agricoles prennent en moyenne 2 ans avant de passer en commission, et 4 ans de plus avant signature du bail. Source : DAAF. 69Mise en place de « comités techniques de cession onéreuse » (CTCO) qui, à l’instar des Commissions d’Attribution foncière (CAF) pour les cessions gratuites, rassemblent les administrations concernées et des élus locaux. 73