1.1.2 Une péréquation indispensable L’enclavement géographique de la Guyane nécessite une production d’électricité locale, induisant un surcoût important. Afin que les consommateurs des zones non interconnectes ZNI)é( bénéficient des tarifs réglementés de vente applicables en France métropolitaine, l’État les compense par le mécanisme de péréquation tarifaire. Ces surcoûts constituent des charges de service public de l’énergie. Dans son rapport publié en février 2017, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) relève que les coûts de production sont les suivants en 2015 : - Barrage hydro-électrique de Petit-Saut : 110 €/MWh ; - Centrale au fil de l’eau du Saut Mama Valentin :115 €/MWh ; - Centrale biomasse fonctionnant : environ 230 €/MWh ; - Installations photovoltaïques : 450 €/MWh en moyenne ; - Les installations thermiques varient entre 425 et 600 €/MWh. Le barrage de Petit-Saut produisant plus de 40 % de l’électricité de Guyane, les coûts de production globaux sont minimisés. À ces coûts, ilfaut ajouter ceux d’acheminement (liés à l’utilisation des réseaux de transport et de distribution d’électricité), d’approvisionnement en capacité, et de commercialisation (qui inclut une rémunération normale). La CRE relève dans son rapport sur les tarifs réglementés de vente d’électricité de juillet 2015, que les tarifs oscillent entre 66,6 €/MWh (tarifs vert entreprise) et 103,4 €/MWh (tarifs Bleu Résidentiel). En 2015, pour compenser l’écart entre les coûts de production et de vente pour la Guyane, l’État a versé à EDF 181 M€ au titre de la péréquation tarifaire. 1.2 Équilibre offre-demande En raison de la croissance démographique et de l’augmentation du taux d’équipement des ménages guyanais, les besoins en énergie du département augmentent régulièrement et vont continuer à s’accroître au cours des prochaines années. EDF anticipe une progression de 15 à 28 % de 2018 à 2028 de la demande en énergie électrique selon les deux scénari de son dernier bilan prévisionnel.Les enjeux du territoire sont donc d’achever l’accès des populations à l’électricité (en 2010, selon l’Insee, 87 % des foyers y ont accès) de limiter le nombre annuel de coupures , tout en accompagnant les besoins découlant de la croissance démographique. Le système électrique du littoral alimente environ 88 % de la population. En 2019, EDF a injecté 945 GWh dans le réseau avec un mix électrique composé à hauteur de 51 % des moyens thermiques (Dégrad-des-Cannes, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni), 43 % par de l’hydraulique (Petit-Saut),et 6 % des autres énergies renouvelables (biomasse et photovoltaïque). L’objectif du bilan prévisionnel est d’atteindre en 2028 une puissance de production installée de 238 à 273 MW, réparti comme suit : 11 à 13 % de biomasse, 41 à 44 % d’énergies renouvelables non synchrones (photovoltaïque, éolien, etc.), 43 à 47 % d’énergies renouvelables synchrones (hydraulique, centrale produisant de l’électricité à partirde déchets, etc.). À fin 2018, la consommation se répartit selon les différents types de clients de la manière suivante : 58 % au tarif bleu (petites entreprises et clients domestiques) ; 42% au tarif vert (moyennes et grandes entreprises, industries, collectivités), pour près de 73 000 clients. En 2020, 47 M€ ont été investis pour la maintenance et le développement du réseau EDF du littoral, et 57 M€ sont prévus pour 2021. 111