d’année, les 3 autres lancements ont été annulés, tout comme les 5 lancements initialement prévus depuis le site kazakh. Arianespace doit se réorganiser, et attendre la mise en exploitation d’Ariane 6 pour pallier ce manque, car ne disposant pas à l’heure actuelle de lanceur de capacité intermédiaire. Ainsi, l’absence d’options de substitution empêche à court terme l’accomplissement des 6 derniers vols de la constellation OneWeb, tandis que le satellite de cosmologie Euclid sera finalement lancé par Ariane 6. 3.2.2 Le passage à la nouvelle ère de lanceurs d’autant plus importante L’année 2022 devait être synonyme de nouvelle ère pour les lanceurs du groupe avec les vols inauguraux d’Ariane 6 et de Vega C (Ariane 6 a depuis été reporté à 2023). Le premier étage de Vega C sera le même que celui utilisé comme propulseur d’appoint sur Ariane 6, ce qui réduira les coûts par production en série. L’ambition d’Ariane 6 est de réduire les coûts de lancement de 40 % comparé à son ancienne version, en passant par exemple d’un mois et demi à 12 jours d’assemblage. Ariane 6 permettra de mieux adapter l’offre de lanceurs au marché actuel, qui s’appuie moins sur les satellites de télécommunications et plus sur les constellations. Sa déclinaison Ariane 62 sera dédiée aux lancements moyens et Ariane 64 aux lancements lourds. Ariane 6 permettra aussi une hausse de la cadence de lancements à 12 par an, contre 5 à 7 pour l’ancienne version. En raison de la pandémie et de difficultés techniques, Ariane 6 ne bénéficiera pas de lanceurs réutilisables dans un premier temps. Arianespace aura tout de même un avantage comparatif sur ses concurrents avec l’utilisation d’un moteur réallumable, autorisant les vols plus complexes. 3.3 L’AVIS DE LA COUR DES COMPTES SUR LA POLITIQUE DES LANCEURS114 3.3.1 La souveraineté d’accès à l’espace La Cour des comptes met en évidence la nécessité stratégique pour l’Europe et la France de conserver un accès souverain à l’espace dans un contexte mondial d’extension et d’évolution des applications spatiales. Il est nécessaire de disposer d’un lanceur dont les capacités permettent de faire face au marché concurrentiel. La Cour souligne qu’un risque fort lié aux avancées technologiques existe, et recommande de « donner la priorité à l’innovation technologique plutôt qu’au soutien à l’exploitation ». Selon elle, l’exploitation des lanceurs doit être soutenue par des commandes institutionnelles. Elle note par ailleurs que « le financement de la politique française en matière de lanceurs présente des risques budgétaires importants, qui doivent être mieux gérés ». Le programme Ariane 6, lancé en décembre 2014, a coûté au total près de 4 Mds€. 3.3.2 Un engagement des partenaires européens plus important Comme souligné dans le rapport, la France a toujours été une source importante de financementpour le spatial européen et doit donc mobiliser les autres pays sur ces questions. Fin 2019, le vote du budget de l’ESA pour la période 2020-2024 est allé dans ce sens. L’Allemagne est devenue le premier contributeur de l’organisme avec 3,3 Mds€ contre 2,7 Mds€ pour la France et 2,3 Mds€ pour l’Italie. 114Rapport public annuel 2019 – février 2019 de la Cour des Comptes. 100