3.1 FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE EN CONSTANTE AUGMENTATION L’encours sain de crédits détenu par l’ensemble des établissements, qui avait été porté par le recours aux PGE en 2020 (+10,0 %), poursuit sa progression en 2021, mais dans une moindre mesure : +6,7 % à 4 296,8 M€. Les crédits aux entreprises sont particulièrement dynamiques (+7,4 %, soit +160 M€), avec notamment une augmentation significative de 15,2 % (+126,3 M€) des crédits d’investissement. Le financement des ménages progresse également sur l’année (+6,3 %, soit +87,2 M€), comme celui des collectivités locales (+11,1 %), pour lesquelles un apurement des créances douteuses est constaté en 2021. Le taux de créances douteuses de la place atteignait 3,9 % à fin 2019 et s’établit désormais à 2,5 % à fin 2021 (-92 points de base). 3.2 ACCROISSEMENT DE LA COLLECTE DES DÉPÔTS Après la nette hausse de la collecte (+20,5 % ; +432,4 M€) liée à l’épargne « forcée » de 2020, les actifs des agents économiques augmentent de 5,7 % en 2021, soit +144,7 M€. Les dépôts à vue sont à nouveau le moteur de cette augmentation (+6,0 % ; +93,2 M€). La trésorerie des entreprises s’établit à un niveau élevé à 887,2 M€ (+2,1 %), après le bond historique de 2020. La reprise de l’activité, mais aussi les mesures de soutien à l’économie en sont les principales explications. La collecte de l’épargne des ménages reste dynamique (+6,6 % ; +96,9 M€), à 1 573,6 M€. Ilest toutefois indispensable de rappeler qu’en Guyane, la situation d’une part importante des ménages ne leur permet pas d’épargner. Ainsi en 2017, le niveau de vie de 53 % de la population était considéré comme faible, voire très faible, contre 14 % en France métropolitaine et 34 % en Guadeloupe. De surcroît, l’indice de Gini, qui mesure la disparité de distribution des revenus dans une société, était particulièrement élevé en Guyane (0,429) par rapport à la France métropolitaine (0,270), signe d’inégalités plus marquées. L’APPUI DÉTERMINANT DES AIDES PUBLIQUES Face au choc économique né de la crise de la Covid-19, les pouvoirs publics ont mis en place un panel de mesures visant à préserver et soutenir l’activité économique. Ce sont ainsi près de 400 M€ d’aides déployés en Guyane. À fin décembre 2021, 1 200 PGE ont été octroyés pour près de 186 M€. Environ 4 % d’entre eux sont remboursés, une grande partie des entreprises bénéficiaires ayant choisi un amortissement sur 5 ans. Parallèlement, 116 M€ ont été versés dans le cadre du Fonds de Solidarité. Autre dispositif de soutien largement mobilisé par les entreprises, le chômage partiel a concerné, au plus fort des mesures de restriction en avril 2020, environ 45 % de l’emploi salarié du secteur privé du territoire. Dans le cadre du plan national France Relance, un accord régional de 250 M€ de crédits a par ailleurs été signé entre l’État (125 M€) et la CTG (125 M€ via les fonds européens) pour la période 2021-2022. La déclinaison régionale du plan cible le financement de projets de transition écologique (rénovation thermique des bâtiments de l’État, champs photovoltaïques du centre spatial, etc.), des filières agricoles et industrielles (filière cacao, filière bois, etc.), et de la cohésion territoriale (consolidation des berges de Grand-Santi, aménagement de la route Maripasoula-Papaïchton, etc.). En outre, l’État et la CTG ont signé un accord sur une aide de fonctionnement de 40 M€ pour la CTG sur la période 2022-2023, en contrepartie d’un effort de gestion. 16