4. 2022 : persistance du rebond économique dans un contexte incertain et anxiogène ? Début 2022, malgré le pic inédit des contaminations au coronavirus et la très forte pluviométrie qui a causé la coupure de la route entre l’Ouest et l’Est de la Guyane, les entreprises interrogées par l’IEDOM restent relativement confiantes quant à l’évolution de leur activité sur l’année. Dans le détail, seul le secteur industriel anticipe une quasi-stabilisation de son chiffre d’affaires. En parallèle, après une deuxième année difficile, le secteur touristique prévoit de se rapprocher des niveaux d’activité d’avant-crise. Le BTP devrait à nouveau connaître une solide croissance, qui pourrait toutefois être perturbée en cas de persistance d’une météo dégradée. La Guyane dispose de solides relais de développement, aux premiers desquels figurent sa forte dynamique démographique et le besoin en infrastructures qui en découle. Pour autant, à court terme, cette reprise est fragile et de nombreux évènements exogènes pourraient venir la contrarier. L’évolution de la pandémie et le retour des restrictions sanitaires constituent d’ailleurs la principale crainte des entreprises interrogées par l’IEDOM (pour 20 % d’entre elles), dans un contexte de faible couverture vaccinale. Les difficultés d’approvisionnement ainsi que celles liées aux collaborateurs et la progression du coût du fret sont également au cœur de leurs préoccupations. La flambée des cours de l’énergie et des autres matières premières, née de la forte reprise mondiale et exacerbée par le conflit russo-ukrainien, est également de nature à remettre en cause les perspectives de croissance locale. À titre illustratif, les prix des hydrocarbures se sont inscrits en nette hausse depuis début 2021. Pour en atténuer les impacts négatifs sur l’économie, les pouvoirs publics se sont d’ailleurs mobilisés : la CTG a voté une baisse de 3 centimes d’euros par litre de carburant pour le mois de mars, tandis que le gouvernement a décidé d’appliquer une remise de 15 centimes d’euros par litre d’avril à juillet 2022. Autre point de vigilance crucialpour le territoire, la guerre russo-ukrainienne a conduit l’agence russe Roscosmos à se retirer de la Guyane : ce sont ainsi 3 lancements de moins qui sont prévus en 2022 pour la Guyane (sur 12 au total).Avec ce retrait, Arianespace ne dispose actuellement plus de lanceurs moyens. Le déploiement de Véga C et Ariane 6, en remplacement des versions de lanceurs en cours d’exploitation, est par ailleurs prévu en 2022. Ariane 6 a d’ailleurs été choisie par Amazon pour acheminer une partie de sa constellation de satellites Kuiper en orbite (18 lancements prévus à partir de 2024), permettant aux Européens de signer le plus important contrat de leur histoire. 17