D’après l’enquête menée par Pôle Emploi118, les entreprises de construction projettent de recruter 1 970 salariés en 2022, dont 31,5 % en emploi saisonnier.En raison d’un manque de candidats et d’un niveau de qualification insuffisant, 52,3 % des projets de recrutement sont jugés difficiles (dans la moyenne des autres secteurs). Pôle Emploi recense en 2021 environ 3 100 demandeurs d’emploi de catégorie A (DEFM A) dans la construction, bâtiment et travaux publics, soit 12 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi en Guyane. 1 536 élèves suivent par ailleurs une formation dans la construction en 2021 (1 567 en 2020). 2. Qui doit répondre à un déficit de logements et d’infrastructures 2.1 UN DÉFICIT DE LOGEMENTS QUI FAVORISE L’URBANISATION SPONTANÉE Selon l’Insee, en 2018, la Guyane compte 91 567 logements, en augmentation de 18 % par rapport à 2013. Les résidences principales représentent 87 % de l’ensemble. En 2016, 24 % de la population vit dans un secteur d’habitat potentiellement indigne119 Cette pénurie de . logements est accentuée par la démographie importante du territoire. Les besoins sont ainsi trois fois plus élevés qu’en Martinique et en Guadeloupe. Les surfaces des habitations sont par ailleurs plus petites alors que les ménages sont plus grands. Face à ce défi, l’Insee et la DGTMestiment qu’entre 4 400 et 5 200 logements par an doivent être construits et réhabilités120 d’ici 2040, incluant entre 30 000 et 35 000 logements aidés. Selon les deux structures, un effort particulier doit être consacré à la construction de logements dans l’Ouest guyanais, puisque la moitié des besoins se concentre à Saint-Laurent-du-Maroni et à Mana. Le déficit de logements favorise le développement de logements spontanés121, précaires et insalubres. L’Agence d’Urbanisme et de Développement de la Guyane (AUDeG) dénombre 37 287 logements spontanés122sur les communes du centre littoral, à Kourou, Mana et Saint-Laurent en 2015, soit 41 % du bâti total sur le périmètre d’étude. Ces constructions spontanées sont en progression de 6 % par an entre 2011 et 2015. Du fait de leur illégalité, ses occupants s’exposent de surcroît à des risques naturels, technologiques ou juridiques. L’urbanisation spontanée constitue également un manque à gagner pour les pouvoirs publics en matière de ressources fiscales. Enfin, le manque de planification urbaine entrave l’utilisation durable des ressources agricoles et foncières et accentue leur dégradation rapide et coûteuse. 2.2 UN DÉVELOPPEMENT NÉCESSAIRE DU LOGEMENT SOCIAL Selon l’AUDeG, les demandes de logement social concernent 11 354 foyers en 2021 (14 % des ménages) dont 83 % sont éligibles aux logements locatifs très sociaux. Ledéveloppement 118 Enquête Besoins en Main d’Œuvre 2022, Pôle Emploi. 119Selon les estimations d’une étude de la DGTM en 2018 effectuant un recensement de l’habitat indigne en Guyane. 120Selon une étude réalisée conjointement en 2017 sur les besoins de logement en Guyane pour les 10 prochaines années. 121Sont qualifiés de spontanés les logements de plus de 20 mètres carrés, non cadastrés, et construits sans autorisation. 122« L’urbanisation spontanée en Guyane : recensement du phénomène en 2015 », novembre 2018, AUDeG. 102