Les indicateurs de l’état de santé des Indicateurs sanitaires (en % de la population) Guyane France hors DROM État de santé perçu comme mauvais ou très mauvais * 11 7 Guyanais apparaissent plus défavorablesRestrictions d'activité déclarées *Symptômes dépressifs (score) 1628 2510 qu’en France hexagonale, et entraînentAbsence de consommation quotidienne de fruits et légumesPrésence d'un effort physique modéré ou important quotidien 5646 2555 des besoins de prise en charge croissantsTaux de mortalité standardisé causé par des maladies infectieuses ou 37 15 parasitaires (p. 100 000 hab.) et disparates. * Standardisé sur la structure par âge de la population vivant en métropole Source : Enquête de santé européenne (EHIS) 2019, INSERM CépiDc Les inégalités socio-économiques sont un facteur important pour comprendre cet écart. L’Insee estime qu’environ un tiers des Guyanais a retardé ou renoncé à un soin médical en 2019, en raison de l’absence de mutuelle complémentaire ou de moyens financiers suffisants, de délais trop longs, de problèmes de transport ou d’absence de spécialistes. Le Haut Conseil de la santé publique identifie en 2021 plusieurs types de risques majeurs de santé (souvent cumulés) pour le territoire : l’accès à l’eau de boisson et l’assainissement, les intoxications environnementales, l’alimentation et la nutrition, la santé sexuelle, la santé reproductive et l’égalité entre les genres, la santé mentale, les risques infectieux et les accidents de la route. En 2019, la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) compte 207 177 assurés sociaux (153 420 en 2013). Parmi eux, 96 311 sont bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (ex-CMU-C), en hausse de 45 % par rapport à 2014. Environ 33 % de la population guyanaise est couverte par la CMU. L’Aide Médicale d’État, principalement destinée à prendre en charge les dépenses médicales des étrangers en situation irrégulière et sans ressources, bénéficie en 2019 à 34 510 personnes, soit plus du double par rapport à 2014. Des besoins structurels exacerbés par la crise sanitaire L’agence régionale de santé de Guyane a deux rôles : le pilotage de la politique de santé publique et la régulation de l’offre de santé en région. Elle estime que, pour répondre aux besoins de la population, il faudrait augmenter le nombre de places disponibles dans les établissements de santé et diminuer le recours tardif aux soins, en privilégiant les visites préventives chez le médecin généraliste plutôt que les hospitalisations167 . L’offre de santé doit s’adapter aux particularités démographiques et territoriales de la Guyane. Tout d’abord, la croissance de la population est dynamique et s’accompagnera d’un vieillissement de la population (le nombre de séniors devrait quintupler d’ici à 2050), faisant ainsi pression sur le système de santé. L’offre de soins de santé est, de plus, inégalement répartie sur le territoire, allongeant considérablement les temps d’accès aux soins pour les zones rurales (et particulièrement pour les communes de l’intérieur dépendant du transport fluvial et aérien).75 % des Guyanais des communes du littoral se trouvent à moins de 4 minutes en voiture d’un médecin, 10 % de la population ne vivant pas en centre-ville met plus de 24 minutes, et 5 % se trouve à plus d’une heure168 . 167 « Étude prospective : quel impact des dynamiques démographiques sur l’offre sanitaire et médico-sociale de la Guyane ? » Décembre 2017 N° 38, ARS, AFD. 168« L’accès aux soins à l’épreuve des grands espaces guyanais : l’absence d’offre de soins s’accompagne de précarité », INSEE, ARS, novembre 2017. 132