En revanche, les ventes ont pu bénéficier de la mise en service des centrales biomasse de Saint-Georges de l’Oyapock et de Cacao, celles-ci utilisant des connexes d’exploitation131 . Au total, cinq principaux exploitants se partagent 94 % du volume des ventes. L’exploitation se concentre à 80 % sur quatre essences : l’Angélique, les Gonfolos, le Grignon Franc et le Grignon Balata. L’Angélique compte pour la moitié du marché. L’activité de première transformation est relativement concentrée puisque les principales scieries transforment plus de 90 % des volumes exploités. Le marché du bâtiment constitue le premier débouché du matériau bois en Guyane.Les produits élaborés par la seconde transformation (charpentes, menuiseries, pièces d’ébénisterie, etc.) sont absorbés en quasi- totalité par le marché local et ne couvrent qu’une faible partie des besoins en produits manufacturés. En 2021 les prix de vente des bois sur pied et façonnés sont restés stables avec une moyenne à 35 €/m³ pour le bois sur pied et de 127 € pour le bois façonné. Selon la CRFB, l’équilibre économique des entreprises de la filière est fragile, à cause des coûts importants de gestion et d’exploitation forestière, conséquence des normes environnementales, de la forte dépendance à la commande publique, de la faible valorisation de la ressource et de l’étroitesse des marchés. Représentant une part importante des coûts d’exploitation, les prix des carburants pèsent notamment sur la marge des entreprises, d’autant plus d’ailleurs dans le contexte inflationniste actuel. La balance commerciale de la filière bois est structurellement déficitaire en valeur (1,1 M€ d’exportations contre 7,1 M€ d’importations en 2021). Toutefois, en volume, la balance commerciale est positive. Ce paradoxe provient de l’importance des importations de mobiliers en bois, dont le coût est élevé par rapport à celui des produits non transformés exportés. Sur deux ans, la valeur des importations a progressé de 12,8 % alors que les exportations (principalement vers les Antilles françaises) se sont contractées de 44,2 %. 1.3 LES SOUTIENS À LA FILIÈRE Afin de développer sa compétitivité, l’amont de la filière a bénéficié des aides du PDRG 2014- 2020, financées notamment par le FEADER et la CTG. Les mesures représentaient un montant total de 25,7 M€. Le secteur forêt-bois bénéficie également du fonds européen FEDER. Inscrit dans les engagements de l’État dans le cadre des accords de Guyane, l’aide à la compensation des surcoûts rencontrés par les entreprises de l’exploitation et de la première transformation a été acté en 2018 (3,5 M€/an). Le plan d’urgence a également abouti à l’obligation d’utiliser le bois guyanais dans les constructions faisant appel à des aides ou fonds publics (à hauteur de 12 % du montant des travaux), dont 80 % de bois labellisés BGf (Bois Guyane française). 20 % des constructions de logements sociaux doivent également arborer une ossature bois. 131Matière première non exploitable pour l’activité principale (chute de sciage, arbres abîmés ou creux, etc.), pouvant être valorisée par la filière biomasse. 109