Section 8 L’eau et l’assainissement UN ACCÈS LIMITÉ À UNE RESSOURCE ABONDANTE Grâce à son positionnement géographique et à son climat (3 000 mm de précipitations par an), la Guyane présente un réseau hydrographique naturel assez dense qui s’étend sur 112 000 km de cours d’eau. Le territoire dispose ainsi d’une accessibilité et d’un réservoir en eau abondante qui en fait la troisième région au monde en volume d’eau douce disponible. Cependant, l’accès à l’eau potable et l’assainissement est difficile dans les communes de l’intérieur et d’importants retards perdurent dans certaines zones urbaines. 1. L’eau 1.1 GESTION DE L’EAU, INFRASTRUCTURE ET DISTRIBUTION La politique de l’eau est menée par le Comité de l’eau et de la biodiversité de Guyane. Il assure des missions de concertation, d’orientation et de décision sur la gestion de la ressource en eau et de protection des milieux naturels aquatiques. Il planifie également les orientations fondamentales en matière d’eau potable et d’assainissement dans le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Ce programme a pour objectif d’atteindre le bon état des eaux, fixé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), à horizon 2027. Le SDAGE 2016-2021, évalué à 120 M€ (49 M€ pour l’eau potable et 69 M€ pour l’assainissement) a été marqué par des difficultés à améliorer la qualité des eaux guyanaises face à la hausse de l’activité aurifère (légale et illégale), considérée comme la première cause du mauvais état observé. En 2021, 21 % des masses d’eau cours d’eau présentent un RNAOE (risque de non-atteinte des objectifs environnementaux) écologique pour 2027 et 17 % présentent RNAOE chimique. Une actualisation du SDAGE (2022-2027) sera adoptée fin 2022. Son projet se concentre sur cinq axes principaux : préserver et restaurer les milieux aquatiques et humides, préserver le littoralguyanais, les eaux estuariennes et les eaux côtières, lutter contre les pollutions et la dégradation des masses d’eau, améliorer la gestion de la ressource en eau pour limiter l’exposition de la population aux risques sanitaires et climatiques, structurer la gouvernance de l’eau sur le territoire. La concentration de la population sur la bande littorale et urbaine est à l’origine d’une structuration spécifique de la production et de la distribution de l’eau potable. La production d’eau potable provient à 98 % d’eaux de surface, qui demandent un traitement plus complexe que les eaux souterraines. À titre de comparaison, 60 % de l’eau potable en France hors DOM est d’origine souterraine. Les captages d’eau de surface alimentent ainsi les bourgs les plus importants, tandis que les captages d’eau souterraine sont reliés aux plus petits bourgs. La gestion de la production et de la distribution de l’eau potable sont assurées par la Société 116