1.4 LES COMMUNES DE L’INTÉRIEUR Pour les communes de l’intérieur136, l’approvisionnement en électricité est assuré par des systèmes électriques isolés exploités par EDF. Les besoins sont élevés, mais la prévision d’évolution des consommations de ces communes est un exercice délicat du fait de la très forte dynamique démographique couplée à un accès à l’électricité non achevé (taux d’électrification des logements de 60 %). La production d’électricité dans les communes de l’intérieur repose souvent sur des groupes électrogènes au diesel, dont le coût du combustible acheminé sur site est important, avec un transport par pirogue, parfois difficile quand les fleuves sont peu propices à la navigation. Les énergies renouvelables se développent dans ces territoires non intégrés au réseau EDF. Saint- Georges est d’ailleurs devenu la première commune française autosuffisante en énergie verte grâce à un barrage hydroélectrique et une centrale biomasse. À Kaw ou encore à Saül, des capacités photovoltaïques sont développées. Commune avec le plus fort taux de croissance de la population de France (hors Mayotte), Maripasoula voit trois projets devant répondre à la demande locale se matérialiser : un barrage hydroélectrique (entre 2 et 3 MW, porté par Voltalia), une centrale solaire (1,2 MWc, EDF), et une transformation de l’actuel système en centrale biocombustible. Dans le même temps, un projet d’EDF vise à alimenter 5 000 habitants vivant dans d’autres zones isolées des systèmes électriques. L’objectif est de fournir 800 à 1 000 kits composés de panneaux photovoltaïques et d'une batterie d'ici à 2024. 2. Les sources de production d’énergie 2.1 LES ÉNERGIES FOSSILES La Guyane est dépendante à près de 80 % des approvisionnements extérieurs pour sa consommation d’énergie primaire137d’après la PPE 2016-2018. Le département s’approvisionne à l’extérieur en carburant automobile, en fioul pour ses centrales électriques thermiques, et en kérosène pour ses avions. En 2021, les importations de produits pétroliers raffinés progressent de 6,6 % en valeur sur un an, mais diminuent de 21,0 % en volume. Elles s’établissent ainsi à un niveau inférieur à 2019 (-22,1 % en volume). Pour rappel, la Guyane est approvisionnée depuis 2007 par la SARA. Coté production électrique, la part des énergies fossiles représente 291,9 GWh, soit 30,2 % du mix énergétique. En remplacement de la centrale au fioul de Dégrad-des-Cannes, une nouvelle centrale doit être construite au port du Larivot, pour une mise en service prévue en 2023. Fonctionnant à la biomasse liquide, elle pourrait faire émerger une filière locale de production. Les travaux ont été suspendus suite à l’annulation de l’autorisation envrionnementale par le tribunal administratif de Guyane, pour des raisons liées à la protection de la biodiversité. Plusieurs recours en appel ont été formulés mais la décision finale n’a pas été encore rendue. 136Il s’agit de Maripasoula, Papaïchton, Grand Santi (incluant les écarts d’Apagui École et de Monfina), Saül, Saint-Georges, Camopi, Ouanary et Régina (incluant le bourg de Kaw). 137L’énergie primaire est l’énergie disponible dans l’environnement et directement exploitable sans transformation. 114