1.2 UNE PÉRÉQUATION INDISPENSABLE Les coûts de production d'électricité en Guyane, comme ceux des autres départements, régions et territoires d'outre-mer et de Corse, sont sensiblement supérieurs à ceux de la métropole continentale. Au nom de la solidarité nationale, les consommateurs de ces zones non interconnectées (ZNI) bénéficient d'une péréquation tarifaire : les surcoûts des opérateurs historiques des ZNI font l'objet d'une compensation par l'État. En 2021, cette péréquation tarifaire s’élève à près de 2,1 Mds €, dont 243,7 M€ pour la Guyane. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a calculé un coût moyen de production de 312,5 €/MWh pour le territoire en 2019, contre 197,9 €/MWh pour la Corse et 256 €/MWh en moyenne pour les Outre-mer. À ces coûts, il faut ajouter ceux d’acheminement, d’approvisionnement en capacité, et de commercialisation. Dans son rapport publié en février 2017, la CRE relève par ailleurs des coûts de production de 110 €/MWh en 2015 pour le barrage hydroélectrique de Petit-Saut, de 450 €/MWh en moyenne pour les installations photovoltaïques, et entre 425 et 600 €/MWh pour les installations thermiques. Selon le Commissariat général au développement durable, le prix moyen de l’électricité sur le marché résidentiel en France s’établit à 115 €/MWh hors taxe (178 €/MWh TTC) en 2019, un coût inférieur à celui pratiqué en moyenne dans l’UE (207 €/MWh TTC). Sur le marché des entreprises, les prix (hors TVA) sont 18 % moins élevés en France (94 €/MWh) par rapport à l’UE. 1.3 L’ÉQUILIBRE OFFRE-DEMANDE En raison de la croissance démographique et de l’augmentation du taux d’équipement des ménages guyanais, les besoins en énergie du département augmentent régulièrement et vont continuer de s’accroître au cours des prochaines années. EDF anticipe une progression de 15 à 28 % de la demande en énergie électrique entre 2018 et 2028, selon les deux scénarios issus de son bilan prévisionnel de 2020. Les principaux enjeux identifiés sur le territoire sont de donner accès à l’électricité aux populations non encore couvertes, de limiter le nombre annuel de coupures, tout en accompagnant la croissance des besoins. Le système électrique du littoral alimente environ 88 % de la population. En 2021, EDF a injecté 967 GWh dans le réseau. L’objectif du bilan prévisionnel est d’atteindre en 2028 une puissance de production installée de 238 à 273 MW, répartie comme suit :11 à 13 % de biomasse, 41 à 44 % d’énergies renouvelables non synchrones (photovoltaïque, éolien, etc.), 43 à 47 % d’énergies renouvelables synchrones (hydraulique, centrale produisant de l’électricité à partir de déchets, etc.). Par ailleurs, à fin 2018, la consommation se répartissait selon les différents types de clients de la manière suivante : 58 % au tarif bleu (petites entreprises et clients domestiques) ; 42 % au tarif vert (moyennes et grandes entreprises, industries, collectivités), pour près de 73 000 clients. Plusieurs dizaines de M€ sont investis par EDF chaque année pour la maintenance et le développement du réseau : 47 M€ en 2020 et 57 M€ en 2021 (données provisoires). 113