D’autre part, le secteur agricole guyanais est caractérisé par la prédominance de l’informel, et reste contraint par le climat et les maladies. Il se structure autour de82 trois pôles : Les exploitations traditionnelles,localisées le long des fleuves du Maroni et de l’Oyapock (pratique de l’abattis-brûlis83 par plus de 80 % des exploitants pour une production majoritairement vivrière).84 L’élevage de bovins, dans les zones de savane littorale. Les exploitations maraîchères de Cacao et Javouhey. 2.1.2 La progression de la Surface Agricole Utilisée (SAU) : un enjeu pour la Guyane La majorité des titres fonciers agricoles est détenue par l’État et les loyers annuels sont fixés par arrêté préfectoral85. L’État détenant 90 % des terres, la progression de la détention de la SAU par le secteur privé est un enjeu déterminant pour la Guyane. Cette SAU a augmenté de plus de 30 % en dix ans, les exploitations atteignant une taille moyenne de 5,9 ha en 2020 contre 4,2 ha en 2010. Surface agricole utilisée en hectares 2012 2019 2020 Var 20/12 Catégories Surface % Surface % Surface % Terres arables 11 421 43,2% 12 900 0,2% 13 103 37,5% 14,7% Cultures permanentes 4 430 16,8% 6 050 0,1% 6 350 18,2% 43,3% STH* 10 500 39,8% 14 700 0,2% 15 050 43,1% 43,3% Surface agricole utilisée** 26 411 0,3% 33 900 0,4% 34 903 0,4% 32,2% Surface Totale 8 353 400 *Surface toujours en herbe ** En % de la surface totale Source : DAAF Selon la DAAF86, entre 2000 et 2020, l’État a attribué 25 538 ha de massif forestier, dont 37,5 % dédiés à la petite agriculture (exploitations inférieures à 20 ha). Les coûts de défrichage et d’aménagement des parcelles représentent un obstacle d’envergure. D’après l’Insee (2016), ces coûts oscillent entre 2 k€ et 3 k€ par ha et le désenclavement des concessions entre 150 k€ et 300 k€ par kilomètre de piste créé. Ainsi, sur les surfaces attribuées par l’État depuis 2000, seuls 40 % sont effectivement valorisables. Lors de la signature du Plan d’Urgence en avril2017, le gouvernement s’était par ailleurs engagé à céder gratuitement 250 000 hectares87à la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et aux communes, permettant ainsi de libérer des terres au profit des agriculteurs. Le processus de rétrocession de ces terres est toujour en cours.s 82Le psylle (pouvant contaminer les agrumes) ainsi que la peste porcine pourraient compromettre la biosécurité des produits agricoles guyanais. 83Espaces forestiers abattus puis mis en culture après brûlis pour 2 à 3 ans, qui seront ensuite restitués à la forêt au profit d’autres zones à déboiser. 84Culture de tubercules, de légumes et de plantations fruitières semi-permanentes. 85Insee Conjoncture Guyane n° 2 — juin 2016, p. 20-21. 86Mémento agricole statistique 2021. 87Dossier de presse : « Plan d’urgence et accords pour la Guyane », site du Ministère des Outre-mer. 83