13 millions d'euros de crédits de relance, entre autres, l’établissement d'un nouveau contrat de progrès 2021-2023 et d'un plan d'apurement des dettes entre le SMEAM et ses financeurs. 2.1.2 Une ressource limitée À fin 2021, le patrimoine de production à Mayotte est constitué de 2 retenues collinaires, 14 captages de rivières, 2 systèmes de drainage, 2 forages d’eau brute adossés à5 usines de production, 21 forages pour l’alimentation en eau potable et 1 usine de dessalement de l’eau de mer. La ressource prélevée est essentiellement superficielle : sur les 13,2 millions de m3 d’eau potable produits en 2021, 65,3 % proviennent des 5 usines de production, 29,2 % des forages et 5,4 % de l’usine de dessalement de Petite-Terre (en hausse). Ce mix de production est sensiblement différent de ce qui prévalait avant 2016, où 75 % de la production était assurée par les unités de production et 21 % par les forages7. La modification du mix de production a permis d’alléger d’environ 20% la pression sur les usines de production. Toutefois, 5 forages sur 21 sont en surexploitation. Enfin, 38 réservoirs sur 57 ont une durée de stockage en pointe inférieure à 6 heures. Ils pâtissent d’un déficit d’entretien et d’un vieillissement accéléré. Or, en cas d’interruption de la production ou d’accident grave, un stockage de 24 heures en consommation de pointe est nécessaire. La capacité de stockage demeure donc insuffisante pour assurer l’approvisionnementen eau potable.Les besoins en matière de production d’eau potable ont ainsi été mis en exergue lors de la crise de l’eau survenueen 2017 ainsi que lors des pénuries d’eau de 2020 et 2021, ces dernières ayant entraîné la mise en place, par le préfet de Mayotte, de mesures de rationnement visant à économiser au maximum la ressource, en attendant la saison des pluies. La pression démographique exerce une contrainte importante sur l’eau Du fait de sa superficie modeste et de son relief accidenté, Mayotte dispose d’un réseau hydrographique ramifié, constitué de cours d’eau et de ravines, la plupart ayant un écoulem ent temporaire et limité aux épisodes pluvieux de la saison humide. Selon le dernier état des lieux réaliséen 2018 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Mayotte compte8 26 masses d’eau de surfaces, un lac naturel d’eau douce (Dziani Karihani), 17 masses d’eau côtière et 6 masses d’eau souterraine. Les rivières pérennes sont essentiellement localisées dans le nord et le nord-ouest de l’île où se concentrent les précipitations .9 En moyenne, 80 % des pluies sont enregistrées entre décembre et avril. Les principales pressions s’exerçant sur les masses d’eau sont d’origines anthropiques (déficit de traitements des eaux usées, envasement du lagon, etc.) Pour leur part, les eaux souterraines sont estimées dans un état qualitatif et quantitatif satisfaisant. Seule la nappe alluviale de Kawéni montre un déficit quantitatif dû à la pression des prélèvements pour l’alimentation en eau potable, compte tenu de la densité de population de cette zone. Toutefois, le rapport établi en 2018 fait état de la présence desubstances chimiques dans plusieurs cours d’eau, ainsi que d’une perte de richesse en termes de biodiversité dans les rivières. 7Évolution rendue nécessaire, dans un premier temps, par la crise de l’eau et, dorénavant, stratégique pour sécuriser l’approvisionnement des ménages au travers du mixage des ressources . 8Source : « Suivi des réseaux de contrôle de surveillance de l’état qualitatif des masses d’eau souterraine et cours d’eau de Mayotte. Année2018 », Rapport final, BRGM-Décembre 2018. 9Le nord-est et le sud-ouest sont les régions les moins arrosées alors qu’elles concentrent la majorité de la population. 106