Une demande d’emploi en décalage avec le marché L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi à Mayotte est liée à la formalisation du marché de l’emploi. Entamée ces dernières années, elle se traduit par une hausse mécanique de la demande d’emploi quand elle progresse et à l’inverse, parun recul si elle est freinée. Ainsi, à 13 989 à fin décembre 2021, le nombre de demandeurs d’emploide catégorie Aaugmente de 23,1 % par rapport à 2020. Cette évolution corrobore les résultats de l’enquête emploi de l’INSEE réalisée en 2021, et traduit un retour des demandeurs d’emploivers les démarches officielles.En effet, l’enquête emploi affiche 2 000 créations d’emploi et 51000 personnes en emploi, soit un niveau proche de 2019, après une perte de 3 000 emplois en 2020. Elle fait également ressortir une hausse continue du nombre de personnes en âge de travailler et une situation qui reste fragile : le taux de chômage augmente (+2 points à 30 %, soit 22 000 personnes), tout comme le nombre de personnesdans le halo1 (34 000 personnes, soit 21 % des personnes de 15-64 ans). Mayotte demeure dans une situation où le halo du chômage reste supérieur au chômage officiel. La croissance régulière du nombre de personnes en âge de travailler, ajoutée à une formalisation qui demeure très partielle, rend toujours difficile la mesure de laemad nde ’empld oi. La consommation des ménages maintient son dynamisme Comme les années précédentes, la consommation des ménages progresse, portée notamment par l’évolution démographique. Hormis la baisse enregistrée au premier trimestre liée au confinement, la demande reste globalement soutenue. Les importations de produits courants progressent (+12 % après +15,4 % en 2020), comme celles des biens d’équipement du foyer (+31,7 % contre -2,6 % en 2020). Les immatriculations de véhicules neufs enregistrent une évolution similaire (+15,5 % après -2,8 % en 2020).Lactivitéd créditaux p’ e articulersori crooreb ce dynamisme. L’encours de crédit à la consommation progresse de 8,7 % (+9,9 % en 2020). Des intentions d’investissement optimistes tout au long de l’année Comme en 2020, les intentions d’investir des entreprises sont favorablement orientées sur toute l’année 2021. L’évolution des indicateurs macroéconomiques confirme cet optimisme. Les importations de biens à destination des entreprises enregistrent des croissances significatives et plus marquées que celles de l’année précédente. Le financement bancaire du secteur privé reste très dynamique. L’encours total des crédits octroyés aux entreprises progresse de 11,8 % (+19,7 % en 2020), porté essentiellement par les crédits immobiliers (+31,4 %) et les crédits d’investissement (+6,6 %). Seuls les crédits d’exploitation, ayant fortement augmenté en2020 en raison des prêtsgarantis par l’État (+184,1%), diminuent sur l’année 2021 (-1,5 %). La croissance des importations se poursuit Après une croissance ralentie en 2020 (+7,5 % contre +18,3 % en 2019), les importations affichent une progression record de 21,7 % en valeur en 2021, portées tant par la demande des entreprises que par celle des ménages. Les importations des biens durables sont en hausse sensible (+27,8 % pour les entreprises et +31,7 % pour les ménages).Celles des biens non durables poursuivent leur croissance (+17,4 % pour les entreprises et +12 % pour les ménages). Bien que les exportations se redressent après trois années de baisse (+9,4 %), le déficit de la balance commerciale continue de se creuser : il s’établit à 867 millions d’euros (+21,8 %). Des secteurs d’activité inégalement stimulés par la reprise Les chefs d’entreprise du secteur du BTP font état d’une forte progression de leur niveau d’activité, particulièrement en début d’année. Toutefois, bien que les deux premiers trimestres soient bien orientés, ils déclarent être pénalisés en fin d’année par une augmentation du prix des intrants et un allongement des délais de paiement, avec un léger impact sur leur trésorerie. Sur 1Le « halo » est constitué d'inactifs qui souhaitent travailler mais ne sont pas considérés au chômage au sens du BIT, soit parce qu’ils ne sont pas disponibles rapidement (deux semaines), soit parce qu’ils ne recherchent pas activement un emploi. 11