encore peu développée. Le cheptel bovin n’est identifiéqu’à 42,5% (8 500 têtes). Par ailleurs, en l’absence d’abattoir, les bovins sont abattus et les produits agricoles transformés en dehors de tout circuit officiel de commercialisation. En 2018, la production animale est estimée à 17,9 millions d’euros contre 14,4 millions d’euros en 2017. La production locale de viande s’avère insuffisante à satisfaire la demande, justifiant ainsi la valeur élevée des importations de cette filière, en 2021, celles-ci augmentent de 5,1 % par rapport à l’année précédente pour atteindre les 49,1 millions d’euros. 3.2 UNE FILIÈRE AVICOLE DYNAMIQUE MAIS EN DIFFICULTÉ La filière « poules pondeuses» est dynamique à Maotyte, la commercialisation d’œuf étant majoritairement assurée par le marché local (près de 90 % des œufs consommés sont produits localement). La filière s’organise autour de trois grands acteurs : AVIMA, ferme avicole moderne et intensive (poussinière et poulaillers - autour de 50 000 pondeuses), OVOMA (centre de conditionnement et commercialisation) et la COMAVI, coopérative des éleveurs de poules pondeuses. Depuis 2016, l’entrepse AVIMA compète la poucton ocale d’œus coqued l conditionnés dans le centre de conditionnement de la société OVOMA. Le cheptel total sur Mayotte s’élève environ à 88 000 poules en 2020. La filière « poulet de chair » s’eststructurée en 2017, suite à un appel à projet européen. Les deuxacteurs au centre de la filière, AVM (groupement d’éleveurs) et VOYAMA (SAS à vocation GIEE), ont permis de fédérer les éleveurs indépendants pour accéder au marché. La production7 est exponentielle : en 2021, la mise sur le marché de cette viande par AVM représente 184 tonnes, contre 12 tonnes en 2020 et une prévision de 400 tonnes pour l’année 2022. Malgré le dynamisme de cette filière, la production locale ne représente qu’un faible pourcentage (moins de 2 %) des produits commercialisés. En effet, Mayotte importe chaque année plus de 15 000 tonnes de viande de volailles surgelées à bas coût. Cette tendance devrait changer suite à l’inauguration en 2021 d’un nouvel abattoir, porté par AVM, - disposant d’une capacité maximale de 1 000 têtes/heure pour 4 heures de fonctionnement journalier, avec un objectif de 5 tonnes de poulets/semaine – et qui devrait permettre de fournir 10 % de la production de poulet à chair mahoraise à l’horizon 2026. 3.3 ÉMERGENCE D’UNEFILIERE LAIT En 2018, la filière « lait» à Mayotte commence à se structurer et à se formaliser autour de la coopérative « Uzuri wa dzia »8, lauréate des assises d’outre-mer la même année. Regroupant 8 éleveurs adhérents, la coopérative se charge de la collecte du lait, de sa transformation en lait caillé et de sa commercialisation. Cette mutualisation évite aux agriculteurs d’investir individuellement dans des ateliers de transformation et leur offre un accès régulier au marché. En raison de la valeur cérémonielle et culturelle associée à ce produit,eai aillé est proposé aux consommateurs à des prix très rémunérateurs, autour de 5 euros le litre, soit un prix largement supérieur aux produits importés. Cette compétitivité hors-prix assure un débouché sur lequel s’appuyer pour élargir la gamme de production aux yaourts, laits pasteurisés et aux fromages. La structuration de cette filière n’est encore qu’à ses prémices et se heurte à la difficile adaptation des normes sanitaires européennes au contexte mahorais. En outre, « Uzuri wa dzia » s’insère dans une niche de marché qui n’a pas vocation à répondre à la demande globale locale de produits laitiers. Mayotte importe chaque année entre 5 et 6 mille tonnes de lait liquide. 7Groupement d’intérêt économique et environnemental. 8« La beauté du lait », en shimaoré. 86