En décembre 2020, un Pôle d’Excellence Rural (PER) a été inauguré à Coconi pour aider à la structuration et au développement de la filière ylang, vanille et plantes à parfum, de façon générale.Le site recense un centre de distillation, un laboratoire d’analyse et une zone de promotion. L’Association Saveurs et Senteurs de Mayotte (ASSM) porte le projet de relance et de valorisation des différentes filières de produits transformés, en particulier la vanille. Créé en 2011, ce collectif d’agriculteurs-transformateurs fédèreaujourd’hui une dizaine de structures adhérentes et ambitionne de collecter et transformer plus d'une tonne de vanille verte d’iciquatre à cinq ans. L’association souhaite également renforcer les prestations d'agrotourisme avec l'installation de parcelles démonstratives, et projette la création d’une Maison de la vanille à Mayotte. En 2019, une filière café-cacao émerge sous l’impulsion de deux acteurs : Le Banga au Chocolat, SARL de transformation,et l’association Café Cacao Maoré qi egroupe 11ur eplxoitations et jardins mahorais. En cofinancement avec l’État, le FEADER et le Conseil départemental de Mayotte, ils investissent à hauteur de 260 000 euros dans un atelier de transformation. En 2020, plus de 1 500 kg de café cerise ont été récoltés. Pour le cacao, quelques 500 kg de cabosses ont été récoltés pour seulement 30 kilos de produit fini. Pendant trois ans, la matière première du chocolat produit à Mayotte proviendra de Madagascar. Pour la suite, la production des 1 400 cacaoyers plantés devrait prendre le relais et permettre de récolter une tonne de cacao par an. 2. Une activité agricole soumise à de fortes contraintes Les agriculteurs mahoraisfont face à diverses contraintes dans l’exercice de leur activité. La rareté du foncier, la quasi-absence d’infrastructures de collecte, de transformation et de stockage pèsent sur la structuration des filières et la pérennité des exploitations. Souvent considérée comme une activité de subsistance à caractère familialet informel, l’agriculture mahoraise peine à se professionnaliser et à concurrencer les produits importés. 2.1 UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE INFORMELLE La part du secteur informel dans l’agriculture locale est conséquente. Près de 80 % de la production ne serait pas déclarée, participant à l’économie informelle,cne75otr% ns les aurestda DOM. L’agriculture mahoraise constitue un moyen d’autosuffisance alimentaire ou un complément de revenu et revêt souvent un caractère principalement familial. Sous l’effet des fortes dynamiques démographiques et migratoires, le phénomène d’informalisation s’intensifie. Les personnes en situation irrégulière ont le plus souvent recours à l’agriculture comme moyen de subsistance. Ils s’installent de manière illégale sur les terrains inoccupés - qui sont le plus souvent des terrains à fortes pentes - et privilégient les cultures de manioc et de banane, qui ont des cycles courts. L’informalisation du secteur n’est pas sans conséquence sur l’espace. Les pratiques culturales associées sont fortement impactantes pourl’environnement (défriceens, brlis, etc.hmt û ) et favorisent une exploitation anarchique des sols.Selon l’Office National des Forêts, le rythme de déforestation lié à la mise en culture (illégale et légale) est de 280 hectares/an, entre 2011 et 2016, soit un défrichement de 6,7 % du couvert boisé de Mayotte.1 Compte tenu de ce phénomène, il apparaît difficile de mettre en place des politiques de soutien au secteur, puisque les outils à la disposition des autorités compétentes sont destinés à 1Donnée issue de la cartographie d’occupation des sols à grande échelle (OCS Ge) de l’IGN pour les années 2011et 2016, intégrant les plantations, les peuplements de feuillus avec un taux de couvert arboré supérieur à 75 % et les formations forestières couvertes d’un tapis de lianes. 83