la feuille de route de l’État, de ses opérateurs et de ses partenaires pour dessiner et redynamiser la politique du logement enOutre-mer pour les prochaines années. La déclinaison territoriale du PLOM à Mayotte met l’accent sur certaines priorités, à savoir : Lanécessité de maîtriser les coûts de construction et de réhabilitation ;4 Favoriser la création de structures spécifiques et favoriser leur implantation sur le territoire ; Accompagner les collectivités en matière de foncier et d’aménagement ; Expérimenter de nouveaux modes de construction pour lutter contre l’habitat indigne et informel, et adapter l’offre de logement aux réalités sociales. Le plan, qui sera financé par la Caisse des dépôts, l’AFD et l’Action logement, prévoit de mobiliser 9 milliards d’euros dont 1,5 milliard d’euros dans lestrois prochaines années en faveur des Outre-mer. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui intervient déjà sur plusieurs quartiers à Mayotte, l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et l’ADEME sont également parties prenantes. 2.2 L’ÉVOLUTION DU PARC DE LOGEMENTS 2.2.1 « Des conditions de logement éloignées des standards nationaux» Selon l’enquête logement de l’INSEE, Mayotte compte 63 100 résidences principales à fin 2017, contre 53 200 à fin 2013, soit une hausse de 18,6 % en quatre ans. La part des ménages propriétaires de leur logement atteint 54 %, en retrait de près de 3 points par rapport à 2012. La proportion des locataires a progressé à 32% (+6 points par rapport à 2012) au détriment des personnes logées gratuitement (15 % soit 3 points de moins qu’en 2012). L’enquête logement de l’INSEE de 2017 révèle que les conditions de logement se sont5 globalement peu améliorées par rapport à 2012 et demeurent médiocres au regard des critères nationaux de décence. L’habitat précaire reste très présent en 2017 avec 39 % d’habitation de «fortune », soit un point de plus qu’en 2012. L’accès aux services d’assainissement et d’eau6 courante est encore loin des normes métropolitaines avec 29 % ménages n’ayant pas accès à un point d’eau à l’intérieur de leur résidence principale (contre 30 % en 2012) ; 59 % des résidences principales ne bénéfpas du confort sanitaireiciant dbe;et10%dersidene as 7s éces principales dépourvues d’électricité. Les logements sont de taille modeste relativement à ceux de métropole, alors que les familles sont plus nombreuses. Ainsi, 57 % des logements sont surpeuplés, soit six fois plus que le niveau métropolitain. Les foyers d’habitations sont rapprochés des bassins d’emplois constitués par les communes de Mamoudzou et Koungou. Capitale économique du département, Mamoudzou est la commune la plus peuplée (71 400 habitants), suivie de la commune voisine de Koungou (32 200 habitants)8 . Le confort limité et la précarité concernent majoritairement les populations les plus défavorisées et celles en situation illégale. Ainsi, les natifs del’étranger vivent près de trois fois plus souvent en habitat précaire que les natifs de Mayotte. Et,l’écart est encore plus fort avec 4En effet, les coûts dans la construction sont 35 % plus élevés à Mayotte qu’en métropole. 5INSEE Analyse. « Evolution des conditions de logement à Mayotte en2017 », Août 2019. 6Résidence en tôle, en bois, en végétal ou en terre. Enquête logement INSEE 2017. 7Le confort sanitaire de base comprend l’accès à un point d’eau à l’intérieur du logement, la présence de toilettes et d’une baignoire ou d’une douche. Enquête logement INSEE 2017. 8INSEE. Recensement de la population (2017). 115