1. Un aperçu des cultures agricoles 1.1 DES CULTURES VIVRIÈRES DE PETITE ÉCHELLE A Mayotte, les cultures vivrières assurent la consommation alimentaire de base des cellules familiales ainsiqu’un minimum de ressources. La quasi-totalité de la production de bananes (2 200 ha) et de manioc (1 300 ha) est consommée localement. Traditionnellement, ces cultures associées sont implantées après défrichage et brûlis. Le modèle traditionnel mahorais, appelé « jardin mahorais », est un système de polyculture associant des productions vivrières, maraichères et des arbres fruitiers, largement utilisé en autoconsommation ou distribué dans le cercle familial. 1.2 LES CULTURES MARAICHÈRES ET FRUITIÈRES Mayotte dispose d’une grande variété de fruits (cocotiers, manguiers) en bonne quantité, sur une superficie totale de 1 500 ha. Le tiers des manguiers pousse de manière non organisée mais leurs fruits sont récoltés. Les jacquiers et arbres à pain occupent plus de 1 500 ha, tandis que les agrumes sont cultivés sur une surfaced’environ 300ha, dont une grande partie à M’Tsamboro. Une spécialité d’orangeraie, « ESAP 2003 », a d’ailleurs été développée sur l’îlot de cette commune. La production maraîchère mahoraise est très saisonnière, concentrée essentiellement sur la périoded’avril à octobre. En effet, la plupart des cultures légumières se réalse en plen air et souffrei i de la saison des pluies. La production légumière sous abris est moins fragile mais nécessite des investissements conséquents ainsi qu’une bonne connaissance technique. La filière maraîchère présente un réel potentiel de développement sur l’île. Stimulées par la demande locale et des réseaux marchands de distribution, les surfaces exploitables sont passées de 130 à 230 ha depuis 2010. 1.3 LES PRODUCTIONS DE RENTE Les cultures de rente sont constituées essentiellement de l’ylang-ylang et de la vanille, issues des grands domaines coloniaux et désormais exploitées par des agriculteurs individuels possédant de petites surfaces essentiellement en Grande-Terre, dans le centre de l’île.Le volume de production est très faible, la surface totale cultivée et le nombre d’arbres d’ylang-ylang diminuent d’année en année. L'exportation d’essence d’ylang-ylang a cessé en 2013.La vente d’huile essentielle se réduit au marché local, principalement à destination des touristes, alors même que le produit est bien coté à l’échelle mondiale, compte tenu de sa qualité. Mais les prix appliqués incitent les producteurs à stocker leurs produits plutôt que de les écouler à perte. La faiblesse des revenus tirés des cultures de rente - pourtant porteuses - ainsique la pénibilité du travail ne favorisent pas la pérennité des filières (pobléatique de succession). Par ailleurs, ils’agit de productions non mécanisables à hautenentet it siéde mai nd’œure. Ilv en découle, à Mayotte, un coût de production largement supérieur à celui des îles voisines (Comores, Madagascar). En 2020, la DAAF recense environ 70 ha de vanille et 75 ha d’ylang (contre 30 et 140 ha en 2010 respectivement). En dépit de ces difficultés structurelles, les filières se renouvellent en s’appuyant sur leur valeur patrimoniale et leur intérêt touristique. Les producteurs-transformateurs veulent investir ces niches de marché - misant sur la compétitivité hors prix de leurs produits locaux et de qualité - et s’ouvrent aux activités d’agrotourisme (visite d’exploitations, ateliers deeauté mahoraise etc.)b . Ils bénéficientd’un appui politique qui se traduit par des mesures d’aides directes financières et des accompagnements techniques. 82