2. L’aquaculture La filière aquacole mahoraise a démarré Échanges extérieures de poissons, crustacés, mollusques et autres invertébrés aquatiques (en tonnes) en 2001. Jusqu’en 2013, Mayotte était l'un des 1 500 100 principaux producteurs aquacoles de l’Outre-mer 1 200 80 français. Depuis, la situation s’est sensiblement dégradée. En effet, l’année 2015 a marqué une 900 60 rupture dans la production aquacole mahoraise 600 40 avec la mise en liquidation de l’Association pour le développement de l’aquaculture à Mayotte 300 20 (Aquamay), seul producteur d’alevins à Mayotte. 0 0 Les producteurs ont pu maintenir leur activité 2012201320142015201620172018201920202021 jusqu’à fin 2016, date à laquelle les douanes Importations Exportations (échelle de droite) n’ont plus enregistré d’exportations de poissons. Sources: Douanes, Préfecture de Mayotte, calculs IEDOM 2.1 DES ÉVOLUTIONS STATUTAIRES ETSTRATÉGIQUES POSITIVES L’année 2018 a marqué la création de la Société coopérative maritime des aquaculteurs de Mayotte, permettant ainsi au syndicat des aquaculteurs de changer son statut vers celui d’une10 coopérative. Ce statut devrait permettre aux membres de la coopérative de mobiliser les aides publiques avec plus de facilité. En termes de développement, et conformément aux dispositions de l’article L.923-1-1 de la loi n° 2010-874 du 27 juillet 2010 relative à la modernisation de l’agriculture et de la pêche, le Schéma régional pour le développement de l’aquaculture marine (SRDAM) a été réactualisé par le Conseil départemental et adopté en commission permanente en juin 2020. Initialement élaborée en octobre 2013, cette mise à jour est intervenue à la suite d’un avis rendu parle Conseil maritime ultramarin du bassin Sud océan Indien (CMUB)11en juillet 2017, afin que le document mette en lumière les enjeux de la filière et prenne en compte la réalité du territoire, notamment au travers d’une évaluation environnementale. 2.2 UNE FILIERE EN RESTRUCTURATION Depuis le renouvellement des autorisations d’exploiter des professionnels, en 2017, un travail de fond s’est engagé pour la remise en état des infrastructures à terre. Toutefois, la poursuite des actes de vandalisme sur le site de Koungou et la baisse constatée de la qualité des eaux du lagon au voisinage du site ont conduit les professionnels à délocaliser l’activité de nurserie et d’écloserie sur le site de la Pépinière d’entreprises aquacoles (PEA) à Handré, dans la commune de Dembéni. Cette dernière a délivré, en janvier 2019, le certificat d’urbanisme autorisant la réalisation du projet sur le site prévu. Cette structure permettrait ainsi à la filière de disposer d’une écloserie, nécessaire au maintien de l’activité des aquaculteurs. Ce projet, évalué à 1,14M€, est subventionné à hauteur de 80 % au travers du dispositif des FEAMP. L'approvisionnement en alevins est la condition indispensable au redémarrage et à la pérennisation de l'activité piscicole. A noter que, dans le cadre des travaux du CMUB, la coopération régionale avec La Réunion s’est traduite par un accord de principe sur la mise en place d’une collaboration technique entre les deux départements et, notamment, sur l’approvisionnement en géniteurs et alevins. 10Décision n° 2018-SG-547 en date du 19 juin 2018 portant agrément de la coopérative maritime des aquaculteurs de Mayotte. 11Le CMUB, créé en 2015 par l’arrêté n° 1606 du 3 septembre 2015, a pour mission d’élaborer un document stratégique de bassin maritime (DSBM) qui doit compléter les orientations de la Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML). 96