Les faibles capacités des structures normalisées de collecte, de transformation et de commercialisation (abattoir, plate-forme de commercialisation, etc.) constituent une entrave à l’écoulement de la production. D’une part, nombre de parcelles sont enclavées, et les cultivateurs ne disposent pas de moyens pour acheminer leur production vers les lieux de commercialisation et ont besoin pour cela de l’intervention d’un tiers (CAPAM, Coopérative etc..). D’autre art, l’absencep d’atelier de transformation (en dehors du lycée agricole de Coconi) et de lieu de stockage ne permet ni de compenser les ruptures d’approvisionnement liées aux aléas climatiques ni de valoriser les surproductions saisonnières. Enfin, la recrudescence des vols et la destruction d’une partie de la production (animaux, insectes, malades, aéas cl atiques, etc) e favoriset pas e déveoppement d’ue activité pérenne. Selon la DAAF, un tiers de la production vivrière se perd, dont 70 % sont la conséquence de4 vols réguliers. 3. L’élevage se développe progressivement Les filières animales sont concurrencées par les importations de viande congelée, notamment les ailes de poulet ou le lait en poudre.Néanmoins, ces dernières années ont vu le renforcement de la filière avicole et l’émergence d’une filière lait.En dépit de leur dynamisme, ces filières dépendent encore étroitement de fonds publics et ne représentent qu’un faible volume des quantités commercialisées. Les filières bovines et caprines pourraient pourtant se développer davantage. Les quantités produites de viande ne permettent pas de répondre à la demande, et les prix sont très élevés : 5 euros le litre de lait caillé et 15 euros le kilo de viande. Les principales contraintes sont liées à la génétique, à l’alimentation durant la saison sèche et à l’absence de structures et d’infrastructures permettant l’abattage et la commercialisation dans le respect des normes sanitaires. 3.1 UNE MISE AUX NORMES PROGRESSIVE DE LA FILIÈRE BOVINE En 2020, la DAAF estime à environ 1 350 le nombre d’exploitants bovins, basés pour la plupart au centre de l’île, et à 25 000 têtes le cheptel bovin viande. Par ailleurs, une enquête de la DAAF révèle une progression de la taille des exploitations qui sont passées de 4,8 animaux par5 éleveur en 2012 à 8 en 2015. En production caprine et ovine, la DAAF dénombre 12 500 têtes au total, correspondant à une production annuelle de 65 tonnes de viande ovine et caprine. Les zones d’élevage varient selon le type de cheptel.Les communes de Mamoudzou et Tsingoni totalisent plus de bovins tandis que les ovins et caprins sont plus nombreux dans les communes de Bandrélé et Sada. Importationsde viande et abats comestibles(en millions d'€) 50 Depuis plusieurs années, les autorités procèdent également à une identification des 45 ruminants par le biais de la délivrance d’un 40 passeport6 permettant un meilleur suivi 35 sanitaire des animaux et une mise aux normes 30 des élevages. Le secteur bovin apparaît comme le mieux couvert par ces procédures 25 d’identification. Toutefois, la pratique est 20 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Source: Douanes 4Source : « Conjoncture et évolution des prix des produitsagricoles », Enquête de la DAAF, mars 2016. 5Source : « Évolution des profils d’exploitations à Mayotte », DAAF, janvier 2016. 6Obligation déclarative auprès de la Base de données nationale d’indentification (BDNI). 85