3.2 … ET FRAGILE L’un des risques majeurs pour l’écosystème de Mayotte est le changement climatique. D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les températures annuelles moyennes de l’océan Indien pourraient augmenter de 2,1°C d’ici 2100. L'une des conséquences néfastes du changement climatique est l’élévation du niveau de la mer qui ne permettrait plus de protéger le littoral mahoraispr le écif.a r Enfin,le récaffeentclihum mauetiq pourrait engendrer le blanchissement des coraux, voire leur disparition, et l’intensification d’événements climatiques (cyclones ou dépressions tropicales). Mayotte est également exposée aux risques naturels, compte tenu de sa géographie, son relief et sa géologie (mouvements de terrain, inondations, etc.), mais surtout, les milieux et les espèces du territoire sont exposés à la pression anthropique (conséquences de la présence de l'homme sur la nature). La pression démographique, l'urbanisation rapide le défrichementgi, arcoel et le brulis engendrent une déforestation1propice à l’érosion des sols et à la disparition de certains milieux naturels (exemple de l’extension de la prison de Majicavo-Lamir effectuée sur une zone humide). L’envasement affecte le littoral et descend vers le lagon. De même, les captages et la pollution des cours d’eau entraînent une dégradation de la qualité de l’eau et des déséquilibres des peuplements aquatiques. Selon l’atlas des plages mahoraises, sur 60 plages étudiées, 52 % subissent une pression anthropique moyenne à forte, 70 % sont déjà dans un état de conservation biologique mauvais à passable et 35 % présentent des signes d’érosion marquée (pillage des sables, modification de la courantologie littorale parfois associée à la destruction de mangroves côtières). 3.3 LES MESURES DE PROTECTION MISES EN OEUVRE 3.3.1 La protection du lagon La Stratégie biodiversité pour le développement durable de Mayotte 2013-2020 a été publiée en 2014 et définit un cadre commun d’intervention en matière de protection de la biodiversité. Le Grenelle de la mer a permis de renforcer la planification durable de l’espace marin de Mayotte en appuyant les propositions locales et en les intégrant dans un processus de niveau national. Entre autres, il a contribué à la création du Parc naturel marin de Mayotte (PNMM), le 21 janvier 2010. Le PNMM couvre la totalité de la zone économiqueexcusl ive de Mayotte et s’étend sur 69 468 km², qui comprennent le lagon et l’ensemble des eaux sous juridiction française adjacentes à Mayotte jusqu’au banc du Geyser. Il accueille 750 espèces de poissons, 300 variétés de coraux, des tortues marines et 22 espèces de mammifères marins. Le PNMM a pour objectif de permettre l’exploitation durable des ressources halieutiques et un développement raisonné des activités touristiques et de loisirs. Le plan de gestion validé en 2013 constitue la feuille de route du Parc pour les quinze années à venir. Créée au 1erjanvier 2017,au titre de la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (loi n° 2016-1087), l’Agence française pour la biodiversité (AFB) reprend les anciennes missions de l’Agence des aires marines protégées. Elle ets en charge de la gestion du Parc naturel marin de Mayotte (PNMM) et assure la création, la gestion et l’appui des autres AMPen métropole et outre-mer. Opérateur central et référence institutionnelle au service de la préservation et de la restauration de l’environnement, l’AFB est un établissement public sous la tutelle du ministère de l’nvironnement, de l’énergie et de la mer. Elle exerce des missions d’appuie 1Selon un courrier de l’Union internationale de la conservation pour la nature (UICN) adressé aux élus de Mayotte, le couvert boisé, quihéberge l’une des plus grandes densités d’espèces indigènes de plantes vasculaires au monde, a subi un défrichement de 6,7 % entre 2011 et 2016, ce qui en fait le département subissant la plus forte déforestation en France. 104