La formation secondaire a démarré en septembre 2020, avec le BTS Développement, animation des territoires ruraux (DATR). La première promotion comporte 27 places. La mise en place de ce parcours répond au besoin de renforcement de l’enseignement secondaire professionnel à Mayotte. Ce BTS permettra de former des acteurs locaux, qui connaissent le territoire et ses enjeux et qui seront capables de mobiliser, coordonner et animer le réseau local d’agriculture. 1.3 UNE COMMERCIALISATION LOCALE MODESTE EN PROGRÈS La faible organisation des filières agricoles et le nombre réduit des agriculteurs intégrés dans le circuit formel limitent la capacité à approvisionner les grandes surfaces et la restauration collective ou privée qui imposent des critères de qualité, de quantité et de régularité. Pourtant, ces derniers sont demandeurs d’un apport en produits locaux frais afin de limiter des importations souvent coûteuses et contraignantes. Pour pallier ce problème, les exploitants s’organisent en coopératives, associations ou groupements d’intérêt économique, ce qui favorise l’écoulement de leurs produits via ds circuits courts, et leur apporte une plus grande marge de manœuvre ve is-à- vis de leurs partenaires économiques. À ce jour, plusieurs coopéati es agricoles sont en activité : LaCoopérative des agriculteurs du centre (COOPAC) : constituée en 2010, elle compte 18 adhérents, assure la vente collective des fruits et légumes de ses membres, et a développé depuis 2012 une activité de transformation des produits agricoles ; LaCoopérative agricole des éleveurs mahorais (COOPADEM) : créée en 2001, elle regroupe entre 900 et 1 000 adhérents et a pour vocation d’accompagner les éleveurs pour structurer et organiser la production laitière et de viande de ruminants ; LaCoopérative mahoraise d’aviculture (COMAVI)fédère les éleveurs (13 adhérents) de poules pondeuses ; « Uzuri Wa Dzia » : créée en 2019, cette coopérative laitière regroupe 8 adhérents. En 2016, la COOPAC et la COOPADEM se sont regroupées autour de l’UCOPAO M, première union de coopératives agricoles à Mayotte .1 Ce regroupement leur permet d’émarger aux financements européens en procédant à des ventes de gros, et de mutualiser leurs moyens sur les approvisionnements (machines agricoles, intrants, semences etc.). La commercialisation institutionnalisée se développe progressivement sous l’impulsion des coopératives d’agriculteurs et éleveurs. La vente formelle des produits s’effecue rncipalement viatpi les deux grands groupes locaux de distribution (Sodifram et Jumbo Score),les marchés (Mamoudzou, Combani, Acoua, Hajangoua, Hamouro et Chirongui en projet), les restaurants et les magasins de produits frais (Kagna Maoré à Kawéni et COOPAC/UCOOPAM à Combani). La COOPAC, qui référencie plus de 200 produits, commercialise chaque année environ 200 tonnes, soit 75 % du volume d’activité sur les circuits formels. Néanmoins, cette commercialisation ne représente qu’un faible pourcentage des ventes locales. Selon la DAAF, la consommation totale en fruits (71 000 tonnes par an) et légumes frais est satisfaite à plus de 90 % par la production locale mais seulement 0,4 % de cette dernière est intégrée au circuit formel de commercialisation. Les coopératives, restreintes en nombre d’adhérents, ont une assiette financière limitée et sont pourvues de moyens logistiques restreints 1En 2020, la COOPADEM quitte l’UCOOPAM tandis que la coopérative Uzuri wa dzia, la SARLBanga au chocolat et l’Association Saveurs et Senteurs de Mayotte rejoignent ce groupement. 82