1.1 LE SECTEUR DE LA PÊCHE ARTISANALE SE STRUCTURE PROGRESSIVEMENT 1.1.1 La part de l’activité informelle reste prépondérante En 2020, la flotte de pêche à Mayotte compte 145 barques homologuées pour la pêche professionnelle, auxquelles s’ajoutent environ 30 barques - ces dernières n’étant pas enregistrées au fichier européen « Flotte de pêche communautaire » (FPC) -, 3 navires actifs dédiés à la pêche palangrière et 1 463 navires de plaisance. Enfin, il convient de tenir compte de plusieurs pirogues1 traditionnelles à balancier non immatriculées (environ 700 à fin 2018 selon le PNM). Un nombre important de Répartition de la flotte mahoraise en plaisanciers et de pêcheurs pratiquent 2020¹ une concurrence déloyale vis-à-vis des 1,8% Barques de pêche navires de pêche inscrits au FPC, ce qui professionnelle déséquilibre la structuration de la filière 8,8% 0,2% enregistrées au FPC par la vente informelle des produits de Barques de pêche la mer. Il est difficile d’estimer le professionnelle non- enregistrées au FPC nombre de navires exerçant une activité informelle. Néanmoins, près de 90 % de Palangriers la flotte mahoraise est recensée comme 89,2% n’exerçant pas une activité Navires de plaisance professionnelle. Malgréune baisse dans la part ¹Lespirogues, n'etant pas immatriculées, ne sont pas prises en compte de l’effortde pêche, la pêche INN reste Sources: UT-DMSOI prépondérante à Mayotte avec 42% de l’effort de pêche (dernière donnée disponible). En effet, la présence de nombreux mareyeurssur le territoire facilite la revente de produits de la mer illégaux.2 1.1.2 Faisant face à de nombreux défis, la filière se professionnalise L’organisation professionnelle de la pêche artisanale s’est initialement structurée autour du Syndicat maritime des pêcheurs professionnels mahorais (SMPPM), de la Coopérative des pêcheurs de Mayotte (COPEMAY), de la Coopérative de M’tsapéré, de la Coopérative de M’tsahara, de la Coopérative de Kani-Kéli et d’une dizaine de Comités villageois de pêcheurs (COVIPEM), qui ont un rôle de représentation des pêcheurs et de coopérative d’achat.En 2019, la représentation des pêcheurs professionnels s’organise via la Chambre d’agriculture,de la pêcheet de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM). La réflexion est néanmoins engagée sur lacréation d’un Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM). L'une des problématiques majeures de la filière pêche de Mayotte est le manque d’infrastructuresadaptées. Cette situation ne permet pas aux pêcheurs de débarquer leurs produits dans des conditions convenables, ce qui favorise la vente par l’intermédiaire des mareyeurs, à l’exception des communes de M’tsahara, Kani-Kéli et M’tsapéré qui disposent d’une halle de pêche. Toutefois,en collaboration étroite avec le Conseil départemental, les intercommunalités, les communes et les différents représentants des professionnels de la mer, l’UT-DMSOI a identifié comme priorités à court terme le renouvellement de la flotte mahoraise, en cours d’exécution, de même que la création de 7 points de débarquement (ponton/halle de pêche).L’objectif est de permettre en amont un avitaillement correct (glace – carburant – appâts – matériels de pêche) afin de réaliser en aval une commercialisation rationalisée des produits de la pêche sur l’ensemble du territoire, en respectant ainsi les obligations sanitaires et de traçabilité. 1Les données sur les barques et les palangriers sont recensées à l’UT-DMSOI. 2Les mareyeurs sont des grossistes qui achètent sur place les produits de la pêche. À Mayotte, ils se caractérisent par la vente à la brouette. 86