par rapport à la population du reste du territoire. Leurs conditions de logement sont un peu plus défavorables, en particulier enmatière d’équipements sanitaires.Au sein de ces quartiers prioritaires, quatre profils homogènes ont été identifiés selon le type de bâti, l’accès à l’eau et l’électricité, la formation et l’insertion professionnelle des habitants. Sixquartiers, rassemblant 31 000 habitants, cumulent toutes les difficultés. À l’inverse, dix quartiers, situés sur la côte ouest de l’île et regroupant 37 000 habitants, apparaissent moins défavorisés que l’ensemble de la géographie prioritaire. À Mayotte, la politique de logement est définie au sein du Conseil de l’habitat (CDH) qui réunit les services de l’État (DEAL , Préfecture), les représentants des collectivités locales (maires, conseillers départementaux), l’opérateur social(Société immobilière de Mayotte -SIM-), les partenaires financiers, comme l’AFD, et des professionnels du secteur (bureaux d’études et autres professionnels).En raison dela pression démographique, del’évolution des besoins de la population mahoraise et de la mise en conformité progressive avec le droit commun national, la définition d’une politique du logement intégrant des spécificités culturelles propres à Mayotte est essentielle. L’année 2019 marque la signature du plan logement Outre-mer 2019-2022 (PLOM), destiné à donner un nouvel élan à la politique du logement dans les Outre-mer. Ce plan, qui fait suite au Livre bleu des assises des Outre-mer et à la conférence logement Outre-mer, constitue la feuille de route de l’État, de ses opérateurs et de ses partenaires pour dessiner et redynamiser la politique du logement en Outre-mer pour les prochaines années. La déclinaison territoriale du PLOM à Mayotte met l’accentsur certaines priorités, à savoir : Lanécessité de maîtriser les coûts de construction et de réhabilitation ;1 Favoriser la création de structures spécifiques et favoriser leur implantation sur le territoire ; Accompagner les collectivités en matière de foncier et d’aménagement ; Expérimenter de nouveaux modes de construction pour lutter contre l’habitat indigne et informel, et adapter l’offre de logement aux réalités sociales. Le plan, qui sera financé par la Caisse des dépôts, l’AFD et l’Action logement, prévoit de mobiliser 9milliards d’euros dont 1,5 milliard d’euros dans lestrois prochaines années en faveur des Outre-mer. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui intervient déjà sur plusieurs quartiers à Mayotte, l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) etl’ADEME sont également parties prenantes. Par ailleurs, depuis le 1erjanvier 2018, un décret est entré en vigueur2, autorisant, pendant deux ans, neuf préfectures choisies, dont Mayotte, de déroger à certaines règles afin de faciliter le développement des territoires et des populations concernés.Cette mesure contribuerait à faciliter l’action de l’État dans la lutte contre l’habitat illégal et dans la prise en charge de la problématique du foncier. Enfin, le dispositif « Action logement », lancé en mars 2017, contribue à promouvoir le logement salarié grâce à une participation des entreprises à l’effort de construction (anciennement 1 % logement).Cette structure associative, gérée paritairement par les partenaires sociaux (syndicats patronaux et salariés), joue un rôle majeur dans le financement de l’ANRU et devra, en partenariat avec les municipalités, définir les besoins en termes de logements neufs, de financement de projets immobiliers et de suivi d’attribution d’aides d’accès au logement. 1En effet, les coûts dans la construction sont 35 % plus élevés à Mayotte qu’en métropole. 2Décret du 29 décembre 2017 autorisant les Préfets de neuf départements dont Mayotte, à déroger à titre expérimental, à compter du 1erjanvier 2018, aux normes réglementaires dans certains domaines. 110