La formalisation du marché de l’emploi freinée à nouveau La formalisation du marché de l’emploi s’est traduite, jusqu’au deuxième trimestre 2020, par une hausse statistique de la demande d’emploi. La deuxième partie de l’année enregistre une baisse sensible de la demande, probablement liée à une recherche moins active et aux difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire par les demandeurs d’emploipour mettre à jour leur dossier, se retrouvant, de facto, exclus des statistiques. Ainsi, avec 11 361 personnes inscrites à fin décembre 2020, le nombre de demandeurs d’em ploi decatégorie A (DEFM)A recule de 15,2%. Par ailleurs, l’enquête emploi de l’Insee indique que 3 000 personnes ont perdu leur emploi au deuxième trimestre 2020 par rapport à 2019, en raison du confinement, et ce, malgré les dispositifs d’activité partielle. Aussi, à28 %, la baisse de deux points du taux de chômage ne se traduit pas par une amélioration du marché de l’em ploi. En effet, selon l’Insee, les personn es sorties du chômage ont basculé vers le halo autour du chômage1et non pas vers l’emploi. La consommation des ménages conserve sa dynamique En 2020, l’économie de Mayotte est une nouvelle fois portée par une consommation des ménages très dynamique, qui demeure le moteur princip al de l’activité.Hormis la baisse du deuxième trimestre - en lien avec le confinement -, la demande est restée soutenue dans son ensemble. Les importations de produits courants ont maintenu leur progression. Les importations de biens d’équipement du foyer sont toutefois en recul, alors que les immatriculations de véhicules neufs sont stables (+0,4 %). L’activité de crédit aux particuliers corrobore ce dynamisme. L’encours de prêts à la consommation progresse de 9,9 %. Des intentions d’investissement bien orientées malgré la crise Après un repli sensible à fin 2019, les intentions d’investir des entreprises sont favorablement orientées en 2020. L’évolution des indicateurs confirme cet optimisme. Les importations de biens à destination des entreprises progressent de façon significative. Le financement bancaire du secteur privé est dynamique. L’encours total des crédits octroyés aux entreprises augmente de 19,7 %, porté essentiellement par les crédits d’exploitation, et plus particulièrement par les prêts garantis par l’État (PGE) dans un contexte de difficultés de trésorerie. L’encours des crédits d’investissement (59 % de l’encours total)est stable, alors que l’encours des crédits à l’habitat enregistre une nouvelle croissance (+3,7 %). La croissance des importations se poursuit Les importations enregistrent une nouvelle croissance en 2020 (+7,5 %). Cette hausse est portée tant par la demande des entreprises que par celle des ménages. Les importations des biens dits « durables » (biens d’équipement professionnels et du foyer) enregistrent des évolutions contrastées (+11 % pour les entreprises et -2,6 % pour les ménages). Les importations des biens intermédiaires et des produits courants poursuivent leur croissance (respectivement +12,4 % et +15,4 %). Pour leur part, les exportations continuent de régresser (-8,6 %), creusant davantage le déficit de la balance commerciale, qui s’établit à 712 millions d’euros (+7,7 %). Des secteurs d’activité inégalement affectés par la crise sanitaire Après un premier semestre difficile, le secteur du BTP se redresse. Les chefs d’entreprise font état d’une progression de leur niveau d’activité dans la deuxième partie de l’année. Toutefois, ils déclarent avoir été pénalisés pendant toute l’année par un alourdissement des charges d’exploitation et des délais de paiement structurellement longs, quiont fragilisé leur trésorerie. Le début d’année se caractérise par un climat dégradé pour le commerce. L’activité ne se redresse qu’aux deuxième et troisième trimestres, avant de décliner sensiblement en fin d’année. 1Le « halo autour du chômage » est constitué d'inactifs qui souhaitent travailler mais ne sont pas considérés au chômage au sens du Bureau international du travail, soit parce qu’ils ne sont pas disponibles rapidement (dans les deux semaines) soit parce qu’ils ne recherchent pas activement un emploi. 11