LA GESTION DES DÉCHETS Depuis mai 2014, la compétence relative à la collecte En ce sens, l’encadrement de cette filière, assuré par et au traitement des déchets ménagers, assurée la loi Nouvelle organisation territoriale de la jusque-là par quatre syndicats et deux communes République (NOTRe), inclut des objectifs à atteindre indépendantes, a été transférée au sein d’un syndicat afin de répondre à ces enjeux. unique, le SIDEVAM 976. Seule la collecte des déchets À titre d’exemple, la loi sur la Transition énergétique de l’intercommuna lité de Mamoudzou et Dembéni pour la croissance verte (LTECV) fixe comme objectif est assurée par des sociétés privées (la Star et Enzo d’orienter 65 % des déchets non dangereux (déchets Recyclage). ménagers, assainissement, BTP et autres activités En lien avec une croissance démographique rapide économiques…) vers les filières de valorisation d’ici et une consommation de plus en plus importante, les 2025. À Mayotte, le taux de valorisation en 2016, si quantités de déchets augmentent fortement, aussi l’on s’intéresse uniquement aux déchets ménagers, bien en terre qu’en mer. En 2017, le poids des est de 2,1 %, soit 62,9 points en deçà de l’objectif à Ordures ménagères résiduelles (OMR) est de atteindre d’icisix ans. 57 018 tonnes contre 35 739 en 2006, soit une Parmi les OMR enfouies à l’ISDND de Dzoumogné, hausse de 54,9 % en l’espace d’une décennie. se trouvent aussi différentes catégories de déchets Entre 2016 et 2017, la progression des quantités identifiées comme étant valorisables par exemple. d’OMR est de 6,9%, soit trois points de plus que la En effet, « l’étude de caractérisation des ordures croissance démographique estimée par l’Insee. Ces ménagères résiduelles à Mayotte », réalisée chiffres témoignent d’un besoin important de conjointement par l’ADEME et le Sidevam 976, structurer la filière des déchets, et ce, à tous les distingue différents types de déchets enfouis à niveaux : prévention, collecte, valorisation. Dzoumogné pouvant être valorisés ou ciblés par des En effet, malgré une performance dans la collecte actions de prévention : d’ordures ménagères qui tend à s’améliorer avec • 30,5 % sont des déchets organiques pouvant être 222 kg/hab/an collectés en 2017 contre 192 kg/ valorisés par le biais de la méthanisation, qui permet hab/an en 2006, cette dernière reste la plus faible la production de biogaz comme c’est déjà le casà des départements d’outre-mer (DOM). l’ISDND de Dzoumogné, ou bien par compostage Depuis le 1er juillet2014, l’ensemble des décharges directement chez l’habitant ; à Mayotte ont été fermées en raison de leur non- • 23,9 % des déchets sont considérés comme conformité aux standards règlementaires. Depuis ce recyclables, parmi lesquels 58,7 % ne disposent pas jour, les déchets sont orientés vers l’ISDND de de filières actuelles de valorisation ou bien n’ont pas Dzoumogné où ils sont soit stockés puis enfouis, soit de consignes actuelles de tri. Le papier et le carton, triés et valorisés. La valorisation fait référence aux qui représentent 13,4 % des déchets enfouis, ont vu déchets traités en dehors du territoire, exportés vers leur collecte sélective se mettre en place très la France hors DOM (environ 350 tonnes de déchets récemment ; dangereux par an) et l’Asie (environ 3 000 tonnes de • 11,7 % sont des déchets qui peuvent faire l’objet déchets métalliques de types métaux et plastiques), d’actions de prévention : 11,5 % sont des couches à l’exception des déchets organiques pris en charge pour bébés et du gaspillage alimentaire. localement. Sur les huit déchetteries prévues par le Au total, pas moins de 150 kg/hab./an de déchets Plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés sont enfouis à l’ISDND de Dzoumogné alors qu’ils (PEDMA) en 2020, aucune n’est opérationnelle et sont valorisables. Les marges de progression restent seulement deux d’entre elles sont à un stade avancé importantes : le manque de déchetterie à Mayotte de réflexion. De même, sur les huit grands objectifs empêche la mise en place de plusieurs filières à du PEDMA, seulement un a été atteint, ce dernier responsabilité élargie du producteur (REP) telles que étant le renforcement de l’intercommunalité de les meubles, les textiles, les déchets phytosanitaires, collecte et de traitement. les Déchets diffus spécifiques (DDS) comme les Témoins d’une progression importante, les enjeux produits d’entretien, les pneus, les Véhicules hors entourant la gestion des déchets sont essentiels au d’usage (VHU). bien-être de l’ile, aussi bien social, sanitaire qu’économique. 107